EDL annonce une hausse du rationnement en électricité

Électricité du Liban (EDL) a annoncé dans un communiqué hier avoir dû ajuster ses niveaux de production afin de pouvoir assurer leur « stabilité » le plus longtemps possible, dans le contexte actuel marqué par le blocage du processus de formation du gouvernement alors que les manifestations contre les dirigeants se poursuivent depuis plus de deux mois.

L’établissement public indique être en mesure d’assurer la mise en service de 1 500 mégawatts (MW) jusqu’à fin 2019, un seuil fixé en fonction du carburant acheté avec les avances du Trésor (1,7 milliard de dollars) qui lui ont été réservées dans le budget 2019. Cela se traduira par une hausse du rationnement dans toutes les régions du pays – à l’exception du Beyrouth administratif qui bénéficie depuis les années 1990 d’un régime spécial. Les tarifs d’EDL sont figés depuis 1994, ce qui l’oblige à compter sur ces avances pour pourvoir financer son carburant.

« Pied d’égalité »

Les capacités totales du fournisseur s’élèvent généralement à 1 800 MW, pour une demande qui gravite autour de 3 000 MW, selon les estimations confirmées ces dernières années par sa direction. Une situation qui oblige les Libanais, dans presque toutes les régions, à compter sur les propriétaires de générateurs privés, des exploitants illégaux mais tolérés depuis des décennies et dont les prix sont fixés par le ministère de l’Énergie et de l’Eau.

Contactée par L’Orient-Le Jour, EDL n’a pas souhaité communiquer de chiffres sur la hausse du rationnement en électricité lié aux ajustements évoqués, se contentant d’assurer, comme l’indique le communiqué, que « toutes les régions seront sur un pied d’égalité ». Il reste que les heures de coupures peuvent en temps normal varier du simple au double en fonction des zones.

EDL a en outre prévenu qu’elle sera contrainte de continuer d’ajuster sa production en 2020 à la baisse des avances du Trésor qui lui sont allouées dans le projet de budget pour 2020 si ce dernier texte, qui est encore entre les mains de la commission parlementaire des Finances et du Budget, est adopté en l’état par le Parlement. Le montant de ces avances avait en effet été réduit à 1 milliard de dollars en 2020, en prévision de la mise en œuvre de la hausse des prix de l’électricité prévue par le plan de réforme du secteur préparé par le ministère de l’Énergie et approuvé au printemps par le gouvernement. Mais le flou régnait déjà bien avant le début des manifestations contre les dirigeants politiques sur la mise en œuvre de cette mesure. Si elle fait partie des principales réformes réclamées par les soutiens du pays, elle était encore contestée en septembre par le Hezbollah qui la conditionnait à la fourniture du courant 24 heures sur 24.