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Nos Lecteurs ont la Parole - Rabih MOUJAÈS

Faillite du pouvoir, non pas du pays

Le pays n’est pas en faillite. On l’a souvent répété en soulignant l’ampleur de l’actif étatique resté intact depuis des décennies. Par ailleurs, les banques sont saturées de dépôts de plus de 172 milliards de dollars. À cela il y a lieu d’ajouter les 23 milliards de capitaux propres ainsi que l’actif en devises étrangères et l’or de la Banque centrale... et je ne parle point des réserves, certes hypothétiques encore, mais particulièrement prometteuses de l’ordre de 120 trillions de m3 de gaz et de 30 à 40 milliards de barils de pétrole qui, s’ils s’avèrent réalisables, nous assureront des revenus considérables pendant les prochains 85 ans ! En fait, ce qui a fait faillite, c’est bel et bien la classe politique et sa gestion financière, économique, monétaire et sociale depuis les années 90.

De toute évidence, les deniers publics ont été dilapidés, pillés et volés, et le pouvoir public en a été l’instigateur et parfois même l’auteur. En tout cas, il a été responsable de dépenses incontrôlées... en dépit des lois constitutionnelles ainsi que celles régissant la comptabilité générale et en dehors des budgets et du contrôle législatif. La crise n’est donc pas purement structurelle. Elle trouve ses origines politico-économiques dans la mauvaise gouvernance et la perte totale de confiance, ce qui requiert, illico presto, un gouvernement de « salut public » avec pour mission la mise en place des mesures suivantes :

1- Décréter le budget 2020 allégé de 50 % des intérêts qui ont oblitéré jusqu’ici le bilan national.

2- Ramener, progressivement et avec le concours du secteur bancaire, les taux d’intérêt à des seuils beaucoup plus raisonnables de l’ordre de 6 % pour les dépôts en dollars et de 8 % pour ceux en livres. C’est absolument faisable pour les nouvelles émissions et nouveaux placements bancaires… Et que l’on cesse de nous menacer de fuite de capitaux vers des pays souverains où les taux avoisinent 1 %, hors taxe !

3- Solliciter des banques une contribution exceptionnelle qui consiste à déposer, de leurs réserves auprès de la Banque centrale, 5 milliards de dollars pendant 3 ans, au prorata du volume de leurs dépôts-client. Ces dépôts seront rétribués d’un taux de 1 % et ce à titre de compensation des marges astronomiques dont elles ont profité lors des dernières « architectures financières ».

4- Proposer et faire voter une loi qui donne, enfin, les pleins pouvoirs à la justice en tant qu’autorité autonome et indépendante.

5- Préparer les prochaines élections sur base d’une nouvelle loi électorale ramenant le nombre des députés à 99 selon une seule et unique circonscription, hors confessions. Celles-ci seront représentées au sein d’un « minisénat » conformément à l’article 22 de la Constitution.

6- Proposer un projet quinquennal afin de réduire, à terme, le nombre des fonctionnaires de 25 %, y compris les forces armées… en commençant par annuler les contrats d’embauche des 11 000 recrues engagées en dépit de la loi promulguée à cet effet en 2018 lors des indexations salariales et des indemnités.

7- Former, sans plus de délai, le Comité national qui devra traiter exclusivement du suivi des affaires de fraudes et blanchiments d’argent ainsi que le recouvrement de l’argent soustrait au Trésor public et ce conformément aux directives des Nations unis. Cette démarche se fera en parallèle au vote parlementaire de levée des immunités dont ont bénéficié jusqu’à présent tous les commis de l’État.

8- Appliquer le principe de gouvernance généralisée en soumettant tous les domaines publics (sociétés mixtes d’État et autres caisses autonomes) au contrôle systématique de la Cour des comptes. Le nouveau gouvernement veillera à éloigner celle-ci, le plus possible, du pouvoir politique en redéfinissant et en réorganisant et ses équipes et son modus operandi.

9- Réinstaurer l’ancien ministère du Plan qui avait fait ses preuves et démontré son efficacité durant les années 1960/70.

10- Et pour finir, il faudra oublier l’idée saugrenue de vouloir privatiser des secteurs publics tels que l’électricité mais se décider, in fine, à bien appliquer la loi 462 du 2/9/2002 relative à la réorganisation de ce secteur ainsi que la loi 431 du 22/7/2002 relative aux télécommunications et d’en créer des sociétés cotées en Bourse dont la moitié des actions seraient détenues par l’État libanais.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Le pays n’est pas en faillite. On l’a souvent répété en soulignant l’ampleur de l’actif étatique resté intact depuis des décennies. Par ailleurs, les banques sont saturées de dépôts de plus de 172 milliards de dollars. À cela il y a lieu d’ajouter les 23 milliards de capitaux propres ainsi que l’actif en devises étrangères et l’or de la Banque centrale... et je ne parle...

commentaires (3)

PRIERE LIRE DEPOSANTS AU LIEU DE DEPOSITAIRES. MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 09, le 16 décembre 2019

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Commentaires (3)

  • PRIERE LIRE DEPOSANTS AU LIEU DE DEPOSITAIRES. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 09, le 16 décembre 2019

  • TRISTE DE VOUS DETROMPER. LES MILLIARDS DE DEPOTS DANS LES BANQUES N,EXISTENT QU,EN DETTE A UN ETAT EN FAILLITE. DONC LES BANQUES SUIVENT CAR ELLES NE SONT PAS CAPABLES D,HONORER LEURS ENGAGEMENTS ENVERS LES DEPOSITAIRES. QUAND AUX RESERVES EN HYDROCARBURES D,OU AVEZ-VOUS PUISER CES CHIFFRES IMAGINAIRES ? IL SE PEUT QU,IL Y EN AIT ET IL SE PEUT QU,IL N,Y EN AIT PAS. S,IL N,Y A PAS UN GOUVERNEMENT PROPRE ET LE PLUS VITE, LE DRIAN VIENT DE LE DIRE A NOS ABRUTIS, LE PAYS S,EFFONDRERA. LES BANQUES RESTERONT. LES GENS PERDRONT LEURS ECONOMIES ET LEURS DEPOTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 29, le 16 décembre 2019

  • tres beau plan ! reste une probleme d'actualite LA PLUS PRESSANTE : qui peut faire appliquer tout cela ? quel 1er ministre ? quel gouvernement ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 03, le 16 décembre 2019

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