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Économie - Hydrocarbures offshore

Le consortium Total-Eni-Novatek officiellement autorisé à creuser le puits du bloc 4

Le navire de forage mandaté pour le creusement du puits est actuellement en mission en Égypte.

La ministre sortante de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, entourée du directeur général de Total au Liban, Ricardo Darré (à d.), et du président de la LPA, Walid Nasr. Photo ANI

La ministre sortante de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, a officiellement octroyé hier au consortium mené par le Français Total et composé de l’italien Eni et du russe Novatek l’autorisation de creuser un premier puits dans le bloc n° 4, situé au centre de la zone économique exclusive du pays. Une formalité qui s’inscrit dans le prolongement normal du processus d’exploration lancé en 2018 avec la signature du contrat entre l’État et le consortium – une première dans l’histoire du pays – et qui doit permettre de confirmer ou non le potentiel du pays en termes de découvertes commercialisables d’hydrocarbures. La zone de forage avait été délimitée en avril dernier.

La ministre a remis les documents liés à l’autorisation lors d’une conférence de presse au ministère en présence du directeur général de Total au Liban, Ricardo Darré, ainsi que des membres de l’Autorité de l’énergie (rattachée au ministère) dont son président, Walid Nasr. Elle a rappelé que le creusement du puits sera effectué par un navire de forage (le Tungsten Explorer) de l’opérateur américain Vantage Drilling – dont le siège principal est situé à Houston, au Texas. La compagnie avait été retenue au courant de l’été à l’issue d’un appel d’offres international. Le navire, qui est actuellement en mission en Égypte – où l’existence de gisements de gaz a été confirmée ces dernières années – ralliera le pays du Cèdre en janvier 2020, selon la ministre.

Les licences obtenues par Total-Eni-Novatek concernent les blocs n° 4 et n° 9 (au sud) de la ZEE, qui en compte dix au total. Le bloc 9, dont une portion (environ 8 % selon Total) est au centre d’une dispute frontalière entre le Liban et Israël, devra en principe connaître le creusement de son premier puits fin 2020.


Janvier ou février ?
L’opération de creusement, dont il n’est pas totalement certain si elle démarrera en janvier (comme l’a indiqué en novembre le PDG du géant pétrolier français Total, Patrick Pouyanné), ou en février (comme l’a relayé le député Ibrahim Kanaan début décembre à l’issue d’une réunion de la commission des Finances et du Budget), durera en principe près de deux mois. Il en faudra ensuite deux de plus pour analyser les données qui permettront, le cas échéant, de confirmer le potentiel du bloc, ce qui pourra alors servir de point de départ à la phase d’exploitation. Le contrat oblige en outre le consortium à creuser minimum deux puits par bloc lors de la phase d’exploration.

Au départ, le Liban avait sciemment exigé de Total d’entamer dès décembre le forage du premier puits, afin que la LPA puisse disposer des résultats de ces travaux lorsqu’elle procédera en janvier à l’évaluation des offres du deuxième round d’attribution des licences d’exploration et de production. En avril, Beyrouth a lancé un second appel d’offres pour l’exploration de cinq nouveaux blocs, avec comme date butoir janvier 2020. Il s’agit des blocs

n° 1 (nord-ouest), n° 2 (nord-est), n° 5 (centre-ouest), n° 8 (sud-est) et n° 10 (sud-ouest). Les compagnies intéressées ont jusqu’au 31 janvier 2020 pour préparer et présenter leurs dossiers. Nouveauté par rapport au premier round : l’étape de la présélection et celle de l’évaluation des offres ont été fusionnées, ce qui permet aux opérateurs intéressés de ne présenter qu’un seul dossier pour ces deux étapes.

La ministre communique activement depuis des mois autour du lancement de la phase d’exploration des deux premiers blocs attribués par le pays. Si le potentiel du pays pourrait être confirmé dans les quatre mois suivant le début des opérations dans le bloc n° 4, il faudra en revanche plusieurs années avant que le Liban, qui traverse actuellement une importante crise économique et financière, sur fond de contestation sociale, puisse bénéficier de cette éventuelle manne.


Pour mémoire
Le premier forage offshore repoussé à février 2020, selon Ibrahim Kanaan


La ministre sortante de l’Énergie et de l’Eau, Nada Boustani, a officiellement octroyé hier au consortium mené par le Français Total et composé de l’italien Eni et du russe Novatek l’autorisation de creuser un premier puits dans le bloc n° 4, situé au centre de la zone économique exclusive du pays. Une formalité qui s’inscrit dans le prolongement normal du processus...

commentaires (2)

Quelles garanties que cette future manne n'est pas déjà le sujet d'un enrichissement illicite des dirigeants en place? Nous devons demander qu'une commission indépendante du pouvoir audite les processus et s'assure qu'aucun pot-de-vin n'a été versé à ce stade. Notre pays, notre argent, notre responsabilité. C'est maintenant qu'il faut agir pour éviter que le gaz ne devienne une nouvelle EDL.

El moughtareb

09 h 37, le 14 décembre 2019

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Commentaires (2)

  • Quelles garanties que cette future manne n'est pas déjà le sujet d'un enrichissement illicite des dirigeants en place? Nous devons demander qu'une commission indépendante du pouvoir audite les processus et s'assure qu'aucun pot-de-vin n'a été versé à ce stade. Notre pays, notre argent, notre responsabilité. C'est maintenant qu'il faut agir pour éviter que le gaz ne devienne une nouvelle EDL.

    El moughtareb

    09 h 37, le 14 décembre 2019

  • INCHALLAH BONNE CHANCE POUR NOTRE LIBAN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 58, le 14 décembre 2019

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