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Greenpeace sonne l'alarme sur le climat avant le Sommet européen


Des militants de l'ONG agitant des fusées éclairantes après avoir installé une énorme banderole, donnant l'impression que le bâtiment du Conseil européen à Bruxelles est en flammes, lors d'une action menée avant l'ouverture d'un sommet largement consacré au "Pacte vert", le 12 décembre 2019. Photo AFP / Kenzo TRIBOUILLARD

Une énorme banderole sur "l'urgence climatique" déployée sur un bâtiment faussement en flammes: Greenpeace s'est invité jeudi au sommet européen à Bruxelles pour mettre la pression sur les dirigeants, peu avant leur réunion largement consacrée au "Pacte vert" de l'UE.

Dès potron-minet, 28 militants de l'ONG, arrivés à bord d'un camion de pompiers réformé pour tromper la sécurité, ont escaladé la façade du bâtiment Europa, siège du Conseil où doivent se réunir dans l'après-midi les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE. Ils ont ensuite allumé des fumigènes, pour donner l'illusion d'un bâtiment en flammes, tout en déployant une énorme banderole proclamant "climate emergency". La police les a finalement délogés à temps, interpellant une vingtaine d'entre eux, avant l'arrivée des dirigeants européens.

Au programme de ce premier jour de sommet, de difficiles négociations sur l'objectif d'une neutralité carbone d'ici 2050, au moment où la COP25 est sur le point de se terminer à Madrid. Au cœur des discussions de Bruxelles, le Pacte vert de la présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, qui bute sur les réticences de trois pays de l'Est.

Les dirigeants de l'UE auront aussi la tête tournée vers le Royaume-Uni où les Britanniques sont appelés à voter: ils doivent trancher entre le Brexit du Premier ministre Boris Johnson ou un nouveau référendum sur la sortie de l'UE avec le travailliste Jeremy Corbyn. Le résultat des législatives sera décisif pour l'avenir de l'accord négocié entre Londres et l'UE, qui prévoit un divorce au 31 janvier. En l'absence du Premier ministre Boris Johnson, les intérêts britanniques sont représentés par le nouveau président du Conseil européen Charles Michel.
Ce sera le baptême du feu pour l'ancien Premier ministre belge : son premier sommet en tant que chef d'orchestre promet de longues et âpres discussions dès jeudi, où seront abordés, outre la stratégie climatique, le budget à long terme de l'UE.

Sur le pacte vert, les dirigeants seront appelés à endosser un objectif: atteindre à l'horizon 2050 une "neutralité climatique", consistant à réduire au maximum les émissions de C02 et compenser le reste par des dispositifs d'absorption.


"Grande bagarre" sur le budget 
Charles Michel espère rallier les trois pays encore très dépendants des énergies fossiles, et notamment du charbon, qui font de la résistance : la Hongrie, la Pologne, la République tchèque. Le chiffre de 100 milliards d'euros d'investissements prévus par la Commission dans le cadre d'un "mécanisme de transition juste" destiné aux régions et secteurs les plus exposés suffira-t-il à les convaincre ? Rien n'est moins sûr. La transition verte implique des "coûts significatifs et des défis pour nos économies", a souligné une source polonaise. "Une telle transition doit être juste, équilibrée d'un point de vue social et tenir compte de la situation particulière des Etats", a-t-elle ajouté.

En pleine COP25 et au lendemain du lancement du Pacte vert, une absence de consensus sur la neutralité carbone serait un très mauvais signal envoyé par l'UE. L'ambition climatique de la nouvelle Commission est en outre liée à l'autre sujet qui fâche, également à l'ordre du jour, le budget pour la période 2021-2027, qui promet des débats acharnés.

"Ça va être une grande bagarre", "C'est un dossier très difficile", prévoient les diplomates européens. Charles Michel devra rapprocher les points de vue entre les pays, divisés sur la proposition mise sur la table par la présidence finlandaise de l'UE, d'un budget abondé par des contributions nationales de 1.087 milliards d'euros, soit 1,07% du revenu national brut européen. Contre 1,114% proposé par la Commission et 1,3% par le Parlement.

L'après-Brexit sera évoqué vendredi, au lendemain du scrutin britannique et au deuxième jour du sommet, qui abordera la négociation de la future relation commerciale de Londres avec les 27.

Une énorme banderole sur "l'urgence climatique" déployée sur un bâtiment faussement en flammes: Greenpeace s'est invité jeudi au sommet européen à Bruxelles pour mettre la pression sur les dirigeants, peu avant leur réunion largement consacrée au "Pacte vert" de l'UE.Dès potron-minet, 28 militants de l'ONG, arrivés à bord d'un camion de pompiers réformé pour tromper la sécurité,...