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France : perpétuité requise après le premier attentat jihadiste en prison

AFP / Benoit PEYRUCQ

La réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans a été requise vendredi à Paris à l'encontre d'un détenu radicalisé, Bilal Taghi, ayant tenté d'assassiner deux surveillants dans une prison de la région parisienne en 2016, une attaque considérée comme le premier attentat jihadiste en détention.

L'avocat général a appelé à sanctionner un "engagement irrémédiable dans une idéologie" par un homme qui "n'a cessé de mentir" jusqu'à "passer maître en dissimulation, qui est un des arts du jihad".

"Si votre cour le condamne insuffisamment, tient compte de ses mensonges incessants, de ses pleurnicheries, Bilal Taghi va pouvoir se payer la République une nouvelle fois", a mis en garde Guillaume Michelin.

Estimant que le jeune jihadiste a agi seul - ce qui "est une fierté pour lui" -, le magistrat a demandé l'acquittement pour l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste.

Le Franco-marocain de 27 ans, condamné à 5 ans de prison pour un départ avorté en Syrie, avait immédiatement reconnu avoir voulu tuer un représentant de l'État français au nom de Daech (acronyme arabe du groupe État islamique - EI) et dit son intention de recommencer s'il en avait "l'occasion". Il assure aujourd'hui avoir renoncé à l'idéologie mortifère de l'EI.

Un changement auquel l'accusation ne croit pas une seconde. "Sa vocation c'est le jihad. L'aboutissement du jihad, c'est la prison ou la mort. Je vous demande de lui donner la prison", a demandé l'avocat général, expliquant qu'il est "terrible pour le ministère public" de requérir la peine maximale, car "c'est manifester de l'inespoir".

Guillaume Michelin s'est attaché à décrire l'ancrage de Bilal dans la violence, dès son enfance, et sa recherche désespérée d'un cadre, qu'il va trouver dans l'idéologie de l'EI.

Après l'échec de son départ en Syrie, dès son arrivée à la prison d'Osny, Bilal Taghi a "dans un coin de la tête", comme il l'a dit lui-même à l'audience, l'idée de tuer un surveillant.

"Derrière les bouffonneries qu'il donne à voir au quotidien, Bilal Taghi est constamment à l'affût. Il faut imaginer ce lion du califat qui chasse pendant des mois dans les couloirs de la maison d'arrêt d'Osny à la recherche de sa proie", dit le magistrat, décrivant une attaque "sauvage".

"Il a réussi à semer la terreur dans une prison, il est devenu une star. C'est pour lui une victoire, une fierté", affirme M. Michelin. Alors que "jusqu'à cette double tentative d'assassinat, il avait tout raté, son parcours scolaire, professionnel, son départ en Syrie. Pour une fois, il a réussi quelque chose".

La réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 22 ans a été requise vendredi à Paris à l'encontre d'un détenu radicalisé, Bilal Taghi, ayant tenté d'assassiner deux surveillants dans une prison de la région parisienne en 2016, une attaque considérée comme le premier attentat jihadiste en détention. L'avocat général a appelé à sanctionner un ...