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Médecins du Monde dénonce la pénurie d'eau potable au Yémen

Photo REUTERS/Mohamed al-Sayaghi

La pénurie et la cherté de l'eau potable, notamment dans la capitale Sanaa, est l'une des causes des épidémies de choléra régulières qui frappent le Yémen, a indiqué jeudi à Paris la cheffe de mission yéménite de l'ONG Médecins du Monde (MDM), Wafa'a Al-Saidy.

De passage en France elle a assuré, au cours d'un point de presse, que "Sanaa est l'une des villes les plus menacées au monde d'une coupure d'eau définitive. Le risque est immense, tous les expert s'accordent à le dire".

L'approvisionnement de la ville en eau, déjà critique avant le conflit qui oppose des forces progouvernementales aux rebelles houthis qui se sont emparés de Sanaa en septembre 2014, a été rendu encore plus difficile par les combats.

D'autant que la population de la capitale a plus que doublé avec l'afflux de personnes déplacées fuyant les zones de guerre, a-t-elle indiqué.

"Les ressources en eau diminuent, la demande grimpe", déclaré la responsable humanitaire. "Donc la majorité des résidents de Sanaa doivent acheter de l'eau à des fournisseurs privés, qui livrent par camions-citernes. Quand il y a aussi des pénuries de carburant, les prix s'envolent". Elle a assuré que sa famille, installée à Sanaa, doit acheter au moins deux citernes d'eau potable par mois, payées l'équivalent de 40 dollars pour trois mille litres.

"Nous organisons des campagnes de prévention du choléra, nous disons aux gens qu'il faut se laver les mains", a-t-elle dit. "Ils nous répondent: +Nous le savons, mais nous n'avons pas d'eau. Alors nous revenons sans cesse dans vos hôpitaux, atteints du choléra+".

"Un homme m'a dit: +Le prix d'un camion citerne est le double de ce que je touchais en salaire, quand j'en touchais un, ce qui n'est plus le cas. Comment voulez-vous que j'apprenne à mes enfants à se laver les mains ?+"

La pénurie d'eau potable est encore pire dans les campagnes, où les résidents doivent creuser des puits de plus en plus profonds, pour y trouver une eau sale, a-t-elle encore indiqué.

Les organisations humanitaires estiment que la guerre entre les Houthis et le camp antirebelles, dirigé par une coalition menée par l'Arabie saoudite, a fait des dizaines de milliers de morts, la plupart des civils. Selon Action contre la faim, le nombre de personnes déplacées à l'intérieur du pays atteint 3,3 millions. Le pays a aussi été gravement affecté par le choléra qui a tué plus de 2.500 personnes depuis avril 2017. Environ 1,2 million de cas suspects ont été rapportés, selon l'OMS.

La pénurie et la cherté de l'eau potable, notamment dans la capitale Sanaa, est l'une des causes des épidémies de choléra régulières qui frappent le Yémen, a indiqué jeudi à Paris la cheffe de mission yéménite de l'ONG Médecins du Monde (MDM), Wafa'a Al-Saidy. De passage en France elle a assuré, au cours d'un point de presse, que "Sanaa est l'une des villes les plus menacées ...