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Hong Kong : des irréductibles prodémocratie retranchés sur un campus

Un gymnase utilisé comme dortoir à l'Université polytechnique de Hong Kong, le 20 novembre 2019. AFP / NICOLAS ASFOURI

Des dizaines de manifestants pro-démocratie étaient toujours retranchés mercredi soir sur un campus assiégé de Hong Kong, où un gigantesque "SOS" a été tracé, alors que 700 personnes ont été arrêtées depuis le début de l'occupation de l'établissement, devenu un bastion du mouvement.

L'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), sur la péninsule de Kowloon, est le théâtre de la plus longue et violente confrontation entre manifestants et forces de l'ordre depuis le début de la contestation en juin.

La pression internationale s'est accentuée avec l'adoption par le Sénat américain d'un texte de soutien aux exigences des protestataires. Une initiative fermement condamnée par Pékin.

Depuis dimanche, les protestataires de la PolyU ont accueilli les tentatives pour les déloger par des jets de cocktails Molotov et de briques. La police a menacé de recourir à des balles réelles si elle était attaquée avec des armes létales.

Mercredi, les conditions de la cinquantaine de manifestants à l'intérieur de l'université se détérioraient. L'un d'entre eux, âgé de de 20 ans et se présentant sous le nom de "Ken", a affirmé que les réserves d'eau et de nourriture diminuaient.

Malgré tout, de jeunes radicaux vêtus de noir continuaient de préparer des cocktails Molotov, tandis que d'autres dormaient sur des tapis de yoga étalés dans un gymnase. Dehors, dans une cour, un immense "SOS" a été tracé à l'aide de vêtements.

Au total, 700 personnes ont déjà été arrêtées en rapport avec l'occupation du campus, a déclaré mercredi soir un responsable de la police.

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a appelé les autorités à trouver "une solution pacifique", tout en dénonçant la "violence extrême" de certains manifestants.


'Jusqu'au bout'

Le Sénat américain a adopté de son côté un texte soutenant les "droits de l'Homme et la démocratie" à Hong Kong face à Pékin et menaçant de suspendre le statut économique spécial accordé par Washington au territoire semi-autonome.

Les sénateurs ont également approuvé une mesure qui interdirait la vente à la police hongkongaise de gaz lacrymogène, balles en caoutchouc et autres équipements destinés à réprimer les manifestations.

Pékin a réagi en menaçant de représailles en cas d'adoption définitive du texte. La Chine a aussi convoqué mercredi le chargé d'affaires par intérim de l'ambassade des Etats-Unis pour "une protestation solennelle". La veille, la cheffe de l'exécutif hongkongais Carrie Lam avait appelé les reclus de la PolyU à se rendre.

"Je ne me rendrai pas. Oui, je me battrai jusqu'au bout", a lancé un jeune de 15 ans armé d'un arc. "Mais c'est très dangereux, car si vous utilisez l'arc, la police doit vous tirer dessus, peut-être avec des balles réelles". Certains ont été évacués sur des civières dans la nuit, et la police a annoncé avoir arrêté deux manifestants en fuite sortant d'une bouche d'égout à l'extérieur du campus. Pour desserrer l'étau policier autour du campus, de nombreuses actions de diversion ont été menées pour bloquer le métro à l'heure de pointe.


Elections dimanche

Les employés devant se rendre au travail ont dû prendre leur mal en patience, leur trajet mettant parfois le double de la durée habituelle.

La police a aussi annoncé que 213 personnes arrêtées lundi soir alors qu'elles manifestaient à Kowloon avaient été inculpées mercredi.

Dimanche, les Hongkongais sont appelés aux urnes pour désigner leurs conseillers de districts, un scrutin local qui a valeur de test cinq mois et demi après le début de la contestation, mais les autorités ont averti que les violences pourraient empêcher sa tenue.

Le mouvement avait débuté en juin autour d'un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine continentale. Celui-ci a depuis été retiré, mais les manifestants ont élargi leurs revendications au suffrage universel complet pour les élections hongkongaises et à une enquête indépendante sur les violences policières.

La contestation a basculé la semaine dernière dans une phase plus violente, avec une stratégie baptisée "Eclore partout", qui consiste à multiplier les actions, notamment de vandalisme, pour éprouver au maximum la police.

Mercredi, les organisateurs du tournoi de golf de Hong Kong, l'un des plus importants d'Asie prévu la semaine prochaine, ont annoncé son report en raison de la crise.

Des dizaines de manifestants pro-démocratie étaient toujours retranchés mercredi soir sur un campus assiégé de Hong Kong, où un gigantesque "SOS" a été tracé, alors que 700 personnes ont été arrêtées depuis le début de l'occupation de l'établissement, devenu un bastion du mouvement.L'Université polytechnique de Hong Kong (PolyU), sur la péninsule de Kowloon, est le théâtre de...