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Économie - Indicateur

L’économie russe se reprend sans briller, la Bourse étincelle

Le président russe, Vladimir Poutine, a fixé comme objectif, au début de son quatrième mandat en 2018, une croissance annuelle de 4 %. Photo d’archives AFP

La croissance économique russe a accéléré au troisième trimestre, après une première moitié d’année décevante, mais moins toutefois qu’espéré par le gouvernement alors que les grands projets de relance se font toujours attendre.

Selon l’estimation publiée hier par l’agence de statistiques Rosstat, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 1,7 % au troisième trimestre sur un an, après une hausse très décevante de 0,7 % au premier semestre. Le gouvernement tablait toutefois sur une croissance de 1,9 % tandis que le consensus des analystes s’était établi à 1,6 %.

Le ministère de l’Économie a indiqué s’attendre à une croissance proche de celle du troisième trimestre pour le dernier trimestre de l’année, ce qui permettrait d’atteindre son objectif de 1,3 % de croissance pour l’année 2019, mais bien en-deçà des 2,3 % de l’année 2018. En début d’année, le coup de mou de l’activité économique avait été expliqué par la hausse de la TVA au 1er janvier, mesure qui a contribué à la chute de popularité du président russe Vladimir Poutine depuis un an. Mais le pouvoir d’achat des ménages, en déclin depuis plusieurs années, et en conséquence la consommation restent déprimés.

Vladimir Poutine a fixé comme objectif, au début de son quatrième mandat en 2018, une croissance annuelle de 4 % et annoncé pour cela d’ambitieux « projets nationaux ».

L’investissement à la traîne

Le coût de ces projets – déclinés en douze catégories dont la santé et les infrastructures – approche les 400 milliards de dollars d’ici à 2024, dont 115 milliards doivent provenir d’investissements privés, russes ou étrangers. Le vice-ministre des Finances, Vladimir Kolichev, a indiqué hier que « des facteurs internes » et en particulier « le retard dans la mise en œuvre des projets nationaux », étaient à l’origine du « léger ralentissement » de l’économie cette année. « La déception principale est le manque d’investissement », a souligné Natalia Orlova, économiste en chef d’Alfa Bank.

Si le détail de la croissance par secteurs ne sera publié que lors de la deuxième estimation, prévue le 12 décembre, les chiffres mensuels permettent néanmoins d’attribuer les résultats du troisième trimestre à une croissance du secteur agricole (+5,1 % au 3e trimestre). Le commerce de gros (+3,8 %) et de la production industrielle (+2,9 %) ont également tiré la croissance vers le haut tandis que la consommation des ménages patine toujours, les ventes de détail n’ayant augmenté que de 0,9 % sur cette période.

Natalia Orlova souligne également l’importante croissance du secteur des crédits à la consommation (+21 % sur un an en septembre). La croissance spectaculaire du crédit depuis bientôt deux ans a provoqué cet été une mise en garde du ministère de l’Économie, qui a dit craindre l’explosion d’une bulle susceptible de provoquer une récession. Plus un mot depuis. « Le ministère ne veut plus attirer l’attention sur la question, car il s’agit d’un des moteurs principaux de la croissance », a indiqué Mme Orlova, soulignant toutefois « ne pas constater de surchauffe pour l’instant ».

Records en Bourse

Dans ce bilan économique en demi-teinte, les marchés financiers russes se sont distingués en faisant des étincelles depuis plusieurs mois. Depuis le début de l’année, ils ont été parmi les plus performants du monde, la Bourse de Moscou enregistrant une croissance de plus de 20 % et passant la barre des 3 000 points pour la première fois de son histoire.

« C’est le résultat des prévisions de croissance positives associées à la baisse du taux directeur par la banque centrale, ainsi que l’absence de nouveaux chocs politiques », a déclaré Sofya Donets, directrice de Renaissance Capital en Russie. Elle souligne l’absence d’élections dans le pays et un « marché qui s’est habitué aux sanctions » imposées par l’Occident à la Russie suite à l’annexion de la Crimée en 2014.

« Cela tient également aux énormes dividendes distribués récemment aux actionnaires » par de nombreuses grandes entreprises russes telles que Gazprom, a ajouté Natalia Orlova. « Beaucoup de ces groupes ont beaucoup de liquidités, ils investissent peu à cause de l’incertitude liée aux sanctions et au contexte international. »

Source : AFP

La croissance économique russe a accéléré au troisième trimestre, après une première moitié d’année décevante, mais moins toutefois qu’espéré par le gouvernement alors que les grands projets de relance se font toujours attendre.Selon l’estimation publiée hier par l’agence de statistiques Rosstat, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 1,7 % au troisième...

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