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Irak : les dirigeants "doivent assumer leurs responsabilités" et réformer, affirme une représentante de l'ONU

Photo AFP / AHMAD AL-RUBAYE

Les dirigeants irakiens "doivent assumer leurs responsabilités" et réformer le système politique conspué par la rue depuis début octobre, a affirmé mercredi à l'AFP la cheffe de la mission d'assistance de l'ONU en Irak (Unami), Jeanine Hennis-Plasschaert.

"Les enjeux sont énormes", a-t-elle estimé dans son premier entretien à un média international depuis le début du premier mouvement social spontané en Irak le 1er octobre, marqué par des violences qui ont fait plus de 300 morts.

Depuis le début de la semaine, Mme Hennis-Plasschaert a fait endossé un plan onusien de sortie de crise au grand ayatollah Ali Sistani, plus haute autorité chiite du pays et figure tutélaire de la politique irakienne. Elle a aussi eu des discussions avec le président du Parlement Mohammed al-Halboussi et les chefs des blocs parlementaires.

Après ces rencontres, cette ex-ministre de la Défense des Pays-Bas a affirmé avoir "appelé tous les acteurs, dont le Parlement, à prendre leurs responsabilités" et à "commencer à mettre en oeuvre un certain nombre de réformes clés".

Dans un pays où l'abstention augmente à chaque scrutin et où des fraudes sont régulièrement dénoncées lors des élections, "la confiance du public est au plus bas", a-t-elle noté. "Promettre beaucoup sans rien mettre en oeuvre serait très dommageable".

"Ils ont été élus par le peuple et ils doivent lui rendre des comptes. Ils ont aussi pour responsabilité de faire entendre la voix du peuple", a-t-elle poursuivi.

Les manifestants réclament, 16 ans après la chute du dictateur Saddam Hussein dans le sillage de l'invasion américaine de l'Irak, la refonte du système mis en place sous l'égide de l'occupant américain, arrivé pour eux à bout de souffle.

"Il faut agir maintenant sinon la dynamique sera perdue, au moment même où de nombreux Irakiens réclament des résultats concrets", a-t-elle encore plaidé devant eux.

Les manifestations ont fortement ébranlé les autorités début octobre mais les dirigeants ont, depuis, resserré les rangs.

A l'appel du puissant général iranien Qassem Soleimani, qui intervient régulièrement dans les affaires irakiennes, les différents partis au pouvoir se sont même mis d'accord pour en finir avec la contestation, quitte à recourir à la force.

Interrogée sur la possibilité que sa proposition de sortie de crise soit une réponse à l'influence croissante de l'Iran chez son voisin irakien, la cheffe de l'Unami a démenti cette intention.

Mais elle a estimé que "de nombreux acteurs, extérieurs et intérieurs, pourraient jouer les fauteurs de troubles et saper les demandes légitimes du peuple".

Les dirigeants irakiens "doivent assumer leurs responsabilités" et réformer le système politique conspué par la rue depuis début octobre, a affirmé mercredi à l'AFP la cheffe de la mission d'assistance de l'ONU en Irak (Unami), Jeanine Hennis-Plasschaert. "Les enjeux sont énormes", a-t-elle estimé dans son premier entretien à un média international depuis le début du premier...