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Présidentielle en Algérie : deux ex-Premiers ministres de Bouteflika enregistrent leur candidature

Ali Benflis, principal adversaire du président algérien Abdelaziz Bouteflika lors des présidentielles de 2004 et 2014, à Alger, le 20 février 2019. Photo d'archives AFP / RYAD KRAMDI

Deux anciens Premiers ministres d'Abdelaziz Bouteflika ont déposé samedi leur dossier de candidature à la présidentielle du 12 décembre en Algérie, selon l'agence de presse officielle APS. Tous deux septuagénaires, Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune sont deux purs produits du "système" politique au pouvoir depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, dont l'actuel mouvement inédit de contestation demande le démantèlement. Ils font pourtant figure de favoris d'un scrutin contesté chaque semaine par la rue et qui devrait être boudé par les électeurs.

Le mouvement de contestation refuse que la présidentielle soit organisée par le pouvoir, aux mains d'ex-figures des 20 ans de présidence Bouteflika, contraint à la démission en avril par la pression populaire.

Âgé de 75 ans, Ali Benflis se présente depuis 15 ans comme le principal opposant du président déchu, dont il fut pourtant très proche. Directeur de la 1e campagne présidentielle de M. Bouteflika en 1999, celui-ci le nomma, une fois élu, directeur de cabinet à la présidence puis chef du gouvernement en 2000. Limogé en 2003, M. Benflis se présenta contre M. Bouteflika l'année suivante puis en 2014. Il arrive à chaque fois 2e, très loin derrière le chef de l'Etat, réélu avec plus de 80% des voix.

Haut fonctionnaire dans les années 1970, puis plusieurs fois wali (préfet) dans les années 1980, M. Tebboune, 73 ans a occupé ses premières fonctions ministérielles au début des années 1990. M. Bouteflika le nomme ministre de la Communication à son arrivée au pouvoir en 1999, puis lui confie d'autres portefeuilles jusqu'en 2002. Il l'avait rappelé au gouvernement en 2012, avant de lui en confier la tête en mai 2017. M. Tebboune avait été limogé au bout de trois mois et remplacé par Ahmed Ouyahia, sur fond de lutte de clans dans l'entourage de M. Bouteflika, après avoir engagé un bras de fer avec des hommes d'affaires proches de Saïd Bouteflika, tout-puissant frère du président.

Arrêté un mois après la démission de son frère, Saïd Bouteflika a été condamné fin septembre à 15 ans de prison pour complot contre l'Etat et l'armée. De nombreux hommes d'affaires, ainsi que M. Ouyahia, sont eux en détention préventive dans le cadre de multiples enquêtes sur des faits présumés de corruption.

Au total, à quelques heures de l'expiration du délai, samedi à minuit (23H00 GMT), six personnes ont déposé leur dossier de candidature auprès de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), censée offrir des garanties de sincérité au scrutin.
Azzedine Mihoubi se présente comme candidat du Rassemblement national démocratique (RND) --pilier de la coalition ayant soutenu M. Bouteflika durant sa présidence. Abdelkader Bengrina est le candidat d'El-Bina, petit parti membre d'une coalition islamiste, dont l'un des députés a été élu en septembre à la présidence de l'Assemblée nationale. Les deux autres postulants sont Ali Zeghdoud, président du microscopique Rassemblement algérien (RA) et Abderrezak Habirat, un quasi-inconnu.

L'ANIE devra statuer sous 7 jours sur la validité des candidatures, puis transmettre ses décisions et les dossiers au Conseil constitutionnel qui aura à son tour 7 jours pour valider la liste officielle des candidats au scrutin

Deux anciens Premiers ministres d'Abdelaziz Bouteflika ont déposé samedi leur dossier de candidature à la présidentielle du 12 décembre en Algérie, selon l'agence de presse officielle APS. Tous deux septuagénaires, Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune sont deux purs produits du "système" politique au pouvoir depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962, dont l'actuel mouvement inédit de...