Bou Saab interdit le port d'armes lors des manifestations

Une arme à feu a été confisquée à un des manifestants, décrit par le ministre de la Défense Élias Bou Saab comme un "meneur" du mouvement de contestation dans le centre-ville de Beyrouth, a annoncé le ministère, qui a décidé dans la foulée d'interdire provisoirement le port d'armes. 

Lors d'un mouvement de contestation sur le "Ring" de Beyrouth, au cours duquel des manifestants ont refusé d'ouvrir la voie à la circulation comme l'exigeait l'armée, "une arme de guerre a été confisquée à un des principaux meneurs du mouvement", indique le ministre de la Défense dans un communiqué. M. Bou Saab estime que cette personne, R.A.Z., souhaitait "perturber le pacifisme" du mouvement populaire, dénonçant la présence dans les manifestations de personnes payées par certaines formations pour "provoquer des problèmes ou ouvrir le feu" sur les personnes présentes. Le ministre Bou Saab a dans ce contexte annoncé que "pour protéger l'aspect pacifique du mouvement, nous avons pris la décision de geler les effets du décret permettant le port d'armes". Il a demandé aux responsables judiciaires et à l'armée d'arrêter toute personne ayant une arme à feu lors des manifestations et à ce que des enquêtes soient ouvertes lors de tels cas. 

Depuis le début de la révolte populaire, qui agite tout le Liban depuis jeudi dernier, seuls quelques incidents sécuritaires ont eu lieu, comme plus tôt dans la journée de samedi à Beddaoui, au Liban-Nord, où l'armée a tiré, ou vendredi à Beyrouth, lorsqu'une bagarre a été déclenchée par des "chemises noires" du Hezbollah. A l'exception de ces incidents rapidement maîtrisés, des centaines de milliers de Libanais descendent quotidiennement dans tout le pays de manière pacifique pour réclamer la chute de la classe dirigeante, accusée de corruption.