Des Libanais commencent à se rassembler place Riad el-Solh, au 3e jour des manifestations

Plusieurs dizaines de Libanais ont commencé à se rassembler place Riad el-Solh, dans le centre-ville de Beyrouth, au lendemain d'une journée émaillée de violences entre protestataires et forces de l'ordre, sur fond de contestation inédite de la classe politique et de la crise économique.

Pour le 3e jour consécutif, des Libanais se sont massés au pied du Grand Sérail, siège de la présidence du Conseil, alors qu'ailleurs dans le pays, des routes restaient coupées par les protestataires, notamment l'autoroute de Zouk et Jbeil, dans le Kesrouan, ainsi qu'à Tripoli au Liban-Nord. 

La chaîne LBCI a retransmis les images d'un cheikh chiite qui distribuait des billets de 100 dollars à de jeunes manifestants, certains masqués, affirmant qu'il le fait car l'Etat a pillé les Libanais, selon ses propos.

Des milliers de Libanais manifestent depuis trois jours consécutifs, à travers tout le pays, contre les responsables politiques et la crise économique. Certains réclament la démission du gouvernement, voire celle du chef de l’État Michel Aoun. Le Premier ministre, Saad Hariri, a annoncé hier qu'il donnait un délai de 72h aux membres du gouvernement pour avaliser les réformes prévues, à défaut de quoi, il a laissé entendre qu'il pourrait démissionner.

La place Riad el-Solh et celle des Martyrs ont été le théâtre de violents affrontements entre manifestants et forces de l'ordre. Plusieurs civils et policiers ont été blessés. Des scènes de vandalisme ont également eu lieu, de nombreux commerces ayant été endommagés ou entièrement dévalisés par des casseurs.