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Le Drian va discuter à Bagdad d'un "dispositif" pour juger les jihadistes de l'EI

Des Irakiens brandissant leur drapeau national et un drapeau renversé du groupe Etat islamique. Photo d'archives Reuters

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian doit se rendre mercredi en Irak pour discuter de la création dans ce pays d'un "dispositif" international pour juger les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Le Premier ministre Edouard Philippe a précisé que le chef de la diplomatie française allait se rendre "dès ce (mercredi) soir en Irak pour discuter avec ses homologues et avec le gouvernement irakien des mesures à mettre en place et, éventuellement, de l'accompagnement qui est susceptible d'être mis en place, notamment en matière de coopération judiciaire". Car "un certain nombre de ceux qui sont détenus en Syrie par les Kurdes ont commis des crimes en Irak et peuvent donc, de ce fait, le cas échéant être judiciarisées sur place", a ajouté M. Philippe.

"Il (faut) faire en sorte, avec les autorités irakiennes, que l'on puisse trouver les moyens d'avoir un dispositif judiciaire susceptible de juger l'ensemble de ces combattants, y compris a priori les combattants français (..) de juger ceux qui seraient pris en charge par les forces irakiennes", avait affirmé M. Le Drian dans la matinée sur la chaîne BFMTV et la radio RMC.

Une dizaine de jihadistes français détenus par les forces kurdes syriennes ont été transférés fin janvier en Irak pour y être jugés.

L'offensive turque lancée le 9 octobre contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) dans le nord de la Syrie fait craindre des évasions de jihadistes étrangers détenus par les Kurdes syriens. Elle pose aussi avec plus d'acuité encore la question de leur jugement alors que les Kurdes syriens, abandonnés par les Etats-Unis, ont fait appel au régime de Damas pour assurer leur sécurité face aux Turcs.

Environ 12.000 combattants de l'EI, dont 2.500 à 3.000 étrangers, sont détenus dans les prisons sous contrôle des Kurdes, selon des chiffres de sources kurdes. Et les camps de déplacés du nord-est syrien accueillent environ 12.000 étrangers, 8.000 enfants et 4.000 femmes.

Sept pays européens (France, Grande-Bretagne, Belgique, Allemagne, Pays-Bas, Suède et Danemark) discutent depuis plusieurs mois de la possible mise en place d'un tribunal international en Irak pour juger les jihadistes étrangers.

Ils ont eu une réunion à ce sujet mardi à Bagdad, a confirmé le ministère néerlandais des Affaires étrangères, tout en soulignant que "les discussions sont à un stade exploratoire".

De leur côté, des avocats et familles de femmes françaises de jihadistes ont fait part de leurs craintes vis-à-vis d'un jugement en Irak.

M. Le Drian "assume publiquement un contrat de sous-traitance judiciaire avec un pays, l'Irak, qui réclame des millions de dollars pour prendre judiciairement en charge nos ressortissants" et condamne à mort après des "simulacres de procès", a ainsi dénoncé Marie Dosé, avocate de plusieurs familles, dans un communiqué.

Les Européens, premiers concernés par les risques d'attentat, craignent pour leur sécurité si les Kurdes, engagés face aux Turcs, ne peuvent plus tenir ces camps, situés dans l'extrême nord-est de la Syrie, près de la frontière turque.

Ces camps ne sont pas pour l'heure menacés, a assuré Jean-Yves Le Drian: "A ma connaissance, à l'heure actuelle, l'offensive turque et le positionnement des FDS (alliance kurdo-arabe, ndlr) n'ont pas abouti à ce que ces camps-là (...) soient menacés dans (leur) sûreté et sécurité indispensables".

Les autorités kurdes avaient annoncé dimanche la fuite de près de 800 proches de jihadistes étrangers de l'EI dans ce camp de déplacés du nord de la Syrie.

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian doit se rendre mercredi en Irak pour discuter de la création dans ce pays d'un "dispositif" international pour juger les jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Le Premier ministre Edouard Philippe a précisé que le chef de la diplomatie française allait se rendre "dès ce (mercredi) soir en Irak pour discuter avec ses...