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Liban - Humanitaire

Baïtna, un foyer sur le modèle de l’Arche

Onze trisomiques orphelins y ont trouvé la sécurité et les conditions d’un épanouissement humain et social.

L’espace travail du foyer Baïtuna (Photos Fady Noun) L'espace travail du foyer (Photo Fady Noun) .

Caché sur un versant méridional de la pinède de Fanar (Metn), un immeuble de quatre étages jaune moutarde mais dont seulement deux sont achevés abrite un foyer pour orphelins trisomiques simplement appelé Baïtna (*). Le foyer, initié par le père Daoud Kawkabani d’heureuse mémoire (qui rêvait d’y loger) sur un terrain offert par l’archevêque maronite de Beyrouth Boulos Matar, abrite onze personnes qui seraient totalement exposées aux aléas de la vie n’était la sécurité de ce foyer. Sans y être affilié, ce lieu s’inspire de la communauté de l’Arche fondée par Jean Vanier, récemment décédé, où vivent et travaillent ensemble des femmes et des hommes handicapés et ceux qui les accompagnent, appelés « assistants ».

Le foyer Baïtna a pour pilier un couple, Laurice et Tony Lichaa, un retraité des forces de sécurité libanaises, originaire de Deir el-Ahmar, et une femme de cœur Danielle Aramouni, totalement dévouée à l’œuvre. Quelques « assistants » et des employés – qui touchent de l’argent de poche plutôt qu’un salaire, mais qui, en revanche, ont ici occupation, toit et couvert – complètent le tableau.

La vie des pensionnaires de ce foyer est partagée, comme l’est celle de tout foyer, en heures de travail et de loisir. L’idée maîtresse étant d’encadrer les personnes à handicap de telle manière que leur rythme de vie soit celui de tous, histoire de les arracher au désœuvrement et à l’ennui, et de leur permettre de produire ce que leur intelligence particulière et leur sensibilité autorisent.

La vie du foyer est donc rythmée comme celle d’une famille ordinaire. Entre 9 et 16 heures, ces personnes si sensibles sont conduites à un espace de travail, s’occupant à peindre, assembler, coller ou tisser divers articles d’artisanat : dessous de plat, corbeilles, poteries, napperons, centres de table et figurines communes à tous les ateliers protégés de ce type. Un déjeuner, préparé dans la cuisine du foyer, leur assure une pause bienvenue. Par ailleurs, un espace jardinage est disponible, mettant les pensionnaires en contact avec les petites joies et la vertu de patience de la terre.

Les revenus assurés par la vente des articles d’artisanat sont, certes, insignifiants. Leur utilité est ailleurs, elle est sociale. Des ressources un peu plus substantielles proviennent de la cuisine du foyer, qui produit une sélection de sablés et de salaisons de qualité, ainsi qu’une variété de confitures, de condiments et de produits du terroir. Plus significatifs encore sont les revenus provenant d’un cours de cuisine assuré par un chef de renom, qui attire au foyer des mères venues de divers horizons. Enfin, une braderie en préparation semble prometteuse (8-9-10 novembre).


Petits miracles
La cuisine, une infirmerie, un salon, une salle polyvalente et une chapelle occupent le rez-de-chaussée de l’immeuble. Au premier s’espacent les six chambres des personnes à handicap, meublées chacune de trois lits, dont le troisième est à l’assistant qui veille sur eux, certaines n’étant pas autonomes. Une aile de l’étage a été consacrée à l’aménagement de chambres individuelles. Elle a été financée par l’association chrétienne humanitaire L’Œuvre d’Orient, qui la destine à ses volontaires étrangers résidents ou de passage.

Comme dans tous les cas semblables, la croissance du foyer dépend des dons qu’il reçoit. À côté des petits miracles qui jalonnent sa relativement courte vie – comme l’arrivée inopinée d’une livraison d’huile d’olive quand la réserve est épuisée – des dons plus substantiels sont nécessaires pour le gros œuvre. L’effort se concentre en ce moment sur l’achèvement d’un étage supplémentaire sur les deux encore sur béton. Lissage des murs, système électrique, carrelage, sanitaire, conduites de cuisine et de buanderie, badigeonnage, cadres en aluminium et portes, peinture et ameublement attendent les donateurs. La municipalité et des associations comme L’Œuvre d’Orient ont commencé à y mettre du leur. Ceux qui le désirent – et le peuvent – sont aujourd’hui sollicités. Une présentation sur YouTube est disponible pour visualiser les lieux (Baitnafanar).

Le développement du foyer permettra à sa petite communauté d’élargir son accueil à au moins douze nouveaux jeunes et adultes handicapés. Il n’y a pas au monde une œuvre plus utile que l’accueil de trisomiques, dont le handicap peut être si profond qu’ils seraient déplacés partout où un regard d’humanité et de divinité n’était porté sur eux. La spécificité de Baïtna étant, on le rappelle, d’accueillir les orphelins parmi les trisomiques ; soit des personnes dont le cœur d’enfant est le seul trésor.

(*) Baïtna : Fanar, 03-001617, www.baitna.org


Pour les dons, Crédit libanais : IBAN USD : LB2600 5300 CAUSD 0039 4609 08002 ; IBAN LBP : LB0200 5300 CALBP 0039 4609 08003


Pour mémoire 

Baitna, un foyer gratuit pour les handicapés mentaux


Caché sur un versant méridional de la pinède de Fanar (Metn), un immeuble de quatre étages jaune moutarde mais dont seulement deux sont achevés abrite un foyer pour orphelins trisomiques simplement appelé Baïtna (*). Le foyer, initié par le père Daoud Kawkabani d’heureuse mémoire (qui rêvait d’y loger) sur un terrain offert par l’archevêque maronite de Beyrouth Boulos Matar,...

commentaires (3)

TOUS CEUX QUI PEUVENT DOIVENT Y VERSER FUT-CE UN DOLLAR.

LA LIBRE EXPRESSION

14 h 20, le 14 octobre 2019

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Commentaires (3)

  • TOUS CEUX QUI PEUVENT DOIVENT Y VERSER FUT-CE UN DOLLAR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 20, le 14 octobre 2019

  • Bravo.

    Eddy

    10 h 19, le 14 octobre 2019

  • svp donnez

    Elementaire

    06 h 07, le 14 octobre 2019

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