Quel est le point commun entre l’Arménie, le Cameroun, la Croatie, la France, le Liban, la Géorgie, la Suisse, la Lituanie, la Tunisie et la République de Moldova ? Charles Aznavour, bien sûr ! Ces dix pays, tous membres du groupe francophone de l’Unesco à Paris, s’étaient unis, conjuguant leurs efforts pour rendre un hommage multiculturel et haut en couleur au chanteur disparu il y a un peu plus d’un an. La foule, à la limite de l’émeute, était difficile à contenir, tant ce concert avait attiré de spectateurs venus d’horizons différents.
Après les discours d’usage (la directrice générale de l’Unesco, l’administratrice de l’Organisation internationale de la francophonie, les ambassadeurs de France et d’Arménie auprès de l’Unesco, le fils de Charles Aznavour…), le chœur national de jeunes filles des écoles associées de l’Unesco offre une interprétation tout à fait originale d’Emmenez-moi.
(Pour mémoire : Macron avec des Arméniens pour un dernier adieu à Aznavour)
Les artistes se succèdent alors sur la mythique scène de la salle I de l’Unesco. Ils se suivent et ne se ressemblent pas, s’emparent de l’œuvre d’Aznavour, lui apportant chacun sa culture, son langage musical, son vécu et son approche. Les interprétations vont du lyrique à la chanson à voix, du crooner à la musique du monde.
Le Liban, comme tous les ans, joint sa voix à celles de la famille francophone. Il est représenté par la mezzo-soprano Marie-Jo Abi Nassif, accompagnée au piano par Denis Dubois. Son timbre sombre, ses graves sonores font merveille, mélange irrésistible de technique vocale et de gouaille parisienne, dans Non je n’ai rien oublié et Je m’voyais déjà, deux titres qui remportent la totale adhésion d’un public acquis et enthousiaste.
Les chansons d’Aznavour sont intemporelles et universelles. Elles sont crédibles dans tous les genres et vont à tous les styles. S’il fallait encore le démontrer, ce concert était la preuve éclatante que la musique est un élément essentiel du dialogue des cultures et qu’elle constitue, dans un monde déchiré par les conflits, un facteur de paix et d’unité.
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Je suis allé personnellement pour visiter le musée Charles Aznavour à Yerevan cet été. Il était fermé et tout avait été transféré dans la ville natale de ses parents. Charles Aznavour a laissé sur terre une trace qui peut être vu du ciel, comme la muraille de Chine.
FRIK-A-FRAK
14 h 15, le 12 octobre 2019