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Syrie : Macron appelle la Turquie à "mettre un terme le plus rapidement possible" à son offensive



Le président français, Emmanuel Macron, prononçant un discours à Lyon, en France, le 10 octobre 2019. Photo AFP / Ludovic MARIN

Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi la Turquie "à mettre un terme le plus rapidement possible" à son offensive en Syrie, qui "risque d'aider Daech (acronyme arabe du groupe État islamique, ndlr) à reconstruire son califat". "Je condamne avec la plus grande fermeté l'offensive militaire unilatérale en Syrie et j'appelle la Turquie à y mettre un terme le plus rapidement possible", a déclaré M. Macron lors d'une conférence de presse à Lyon (centre-est). "Ce risque d'aider Daech à reconstruire son califat, c'est la responsabilité que prend la Turquie".

Paris a aussi convoqué jeudi après-midi l'ambassadeur de Turquie en France.

Interrogée en fin d'après-midi par la radio France Info, la ministre française des Armée Florence Parly a souligné que Paris voulait "que la Turquie renonce à cette intervention". "La Turquie est un allié de l'OTAN et cela permet d'avoir des conversations avec ce pays extrêmement franches", a-t-elle ajouté. "J'ai eu l'occasion cet après-midi d'échanger avec le ministre de la Défense turc. La conversation a été musclée, je peux vous le dire". "Ce que nous voulons obtenir, c'est que la Turquie cesse cette intervention, qu'elle y renonce. C'est ce que j'ai demandé à mon collègue (...) Chacun comprend les intérêts de sécurité de la Turquie, mais il faut qu'elle cesse ses attaques".

La Turquie mène depuis mercredi une offensive en Syrie contre les forces kurdes, alliées des Occidentaux dans la lutte contre le groupe jihadiste État islamique (EI). L'assaut turc en Syrie a provoqué un tollé international, plusieurs pays craignant une résurgence de l'EI. Une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU doit avoir lieu jeudi.

Les Kurdes syriens ont été aux avant-postes de la lutte contre l'organisation jihadiste avec le soutien aérien de la coalition internationale anti-EI. En mars 2019, les Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition à majorité kurde, se sont emparées de l'ultime bastion de l'EI en Syrie, à Baghouz (est). Mais le groupe jihadiste reste actif dans la clandestinité.

Si les YPG sont soutenues par les Occidentaux, Ankara les considère pour sa part comme un "groupe terroriste" en raison de leurs liens avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), une organisation qui mène une guérilla sur le sol turc depuis plus de 30 ans. La Turquie redoute notamment que l'implantation durable d'un proto-Etat kurde à sa frontière exacerbe les velléités autonomistes des Kurdes de Turquie. Aussi, le soutien de la France aux YPG irrite au plus au point Ankara, qui l'a fait savoir une nouvelle fois jeudi.

Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a reproché au président Macron d'avoir reçu lundi à l'Elysée une représentante kurde, Ilham Ahmed. "Ce n'est pas la première fois que Macron fait une telle chose. Avant cela, il avait déjà accueilli les terroristes à l'Elysée une première fois", a déclaré M. Cavusoglu lors d'un entretien avec la chaîne de télévision CNN-Türk. "Malheureusement, ses intentions ne sont pas bonnes, (Macron) est une personne qui veut diviser la Syrie" en soutenant les Kurdes, a-t-il ajouté.

Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi la Turquie "à mettre un terme le plus rapidement possible" à son offensive en Syrie, qui "risque d'aider Daech (acronyme arabe du groupe État islamique, ndlr) à reconstruire son califat". "Je condamne avec la plus grande fermeté l'offensive militaire unilatérale en Syrie et j'appelle la Turquie à y mettre un terme le plus rapidement...