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Enquête sur une société de sécurité espagnole qui espionnait Assange à Londres


Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, lors de son arrivée au palais de Justice de Londres, le 1er mai. Photo AFP / Daniel LEAL-OLIVAS

Un Espagnol et sa société de sécurité, accusés d'avoir espionné durant des années le fondateur de Wikileaks Julian Assange à l'ambassade d'Équateur à Londres, sont sous le coup d'une enquête en Espagne, selon un document judiciaire publié mercredi.

Dans ce document daté du 7 août et diffusé après la levée du secret de l'instruction, un juge de l'Audience nationale, haute cour espagnole, indique avoir admis la plainte des avocats de l'informaticien australien contre David Morales et sa société de sécurité Undercover Global (UC Global).

Selon des sources judiciaires, M. Morales, interpellé le 17 septembre avant d'être remis en liberté conditionnelle, doit pointer chez le juge tous les 15 jours et a interdiction de sortir du pays.

Lui et sa société sont accusés d'atteinte à la vie privée et à la confidentialité des échanges entre avocats et clients, ainsi que de corruption et blanchiment.

Selon le document judiciaire, qui cite la plainte des avocats d'Assange, Undercover Global, chargée par Quito d'assurer la sécurité de son ambassade à Londres entre 2015 et 2018, avait mis en place tout un système d'espionnage.

La société avait notamment installé des caméras capables d'enregistrer le son ou des micros dans les toilettes pour femmes, où Assange "organisait beaucoup de ses réunions pour en garantir la confidentialité", ou sous un extincteur.

"Des réunions qu'Assange menait avec ses avocats, des visites médicales ou de diverse nature ont pu ainsi être enregistrées", selon le document judiciaire. Les informations recueillies étaient ensuite transférées vers des serveurs informatiques, accessibles aux services de renseignements équatorien et américain.

Toujours selon l'Audience nationale, Morales réalisait "de fréquents voyages aux États-Unis", parfois plus d'une fois par mois, pour remettre personnellement les disques durs contenant les enregistrements.

En outre, il "aurait versé tous les mois 20.000 euros en espèces à la responsable de la sécurité de l'ambassade afin d'éviter qu'elle ne fasse des rapports négatifs sur UC Global qui aurait pu conduire à une rupture du contrat".

En 2012, Julian Assange, qui faisait l'objet de poursuites en Suède pour viol, s'était réfugié dans l'ambassade d'Equateur à Londres pour éviter d'être extradé vers la Suède ou vers les Etats-Unis, en raison de la publication de documents secrets américains par son site internet.

Après sept ans passés dans la représentation diplomatique équatorienne, Julian Assange en a été délogé par la police britannique le 11 avril, avec l'autorisation de Quito.

Il est actuellement incarcéré à Londres, où il attend une audience en février en vue de sa possible extradition aux États-Unis.

Un Espagnol et sa société de sécurité, accusés d'avoir espionné durant des années le fondateur de Wikileaks Julian Assange à l'ambassade d'Équateur à Londres, sont sous le coup d'une enquête en Espagne, selon un document judiciaire publié mercredi. Dans ce document daté du 7 août et diffusé après la levée du secret de l'instruction, un juge de l'Audience nationale, haute...