La Turquie a extradé vers la France un Français de 49 ans né en Turquie soupçonné d'avoir tué le petit ami de sa fille en 2014, a annoncé vendredi la justice française, précisant qu'il a été inculpé et incarcéré.
La victime, Julien Videlaine, mécanicien âgé de 20 ans, est mort le 24 juillet 2014 des suites de 18 coups de couteau alors qu'il se trouvait en compagnie de sa petite amie, au domicile familial de cette dernière à Nogent-sur-Oise, dans le nord de la France.
Le père de la petite amie, principal suspect, avait fui ensuite en Turquie, son pays d'origine. Selon les dires à l'époque de parents du suspect, il aurait commis "un crime d'honneur", ne pouvant supporter l'idée d'une relation intime de sa fille aînée, sous son toit, avec le garçon de son choix.
La justice française avait délivré un mandat d'arrêt international à son encontre dès l'automne 2014 et les autorités turques l'ont interpellé en mai 2018, a précisé le parquet de Senlis dans un communiqué.
En mars 2019, la Cour de cassation turque a rejeté le pourvoi de ce père de nationalité française qui contestait son extradition. Les fonctionnaires spécialisés de l'administration pénitentiaire sont allés à Istanbul cette semaine pour assurer son extradition vers la France. Il a été mis en examen (inculpé) jeudi pour meurtre et violences volontaires avec arme par un juge d'instruction de Senlis et incarcéré.
"On se réjouit qu'il soit arrivé sur le territoire français (...) On n'aurait vraiment pas du tout aimé devoir faire face à un procès par contumace", a réagi auprès de l'AFP Me Justine Devred, avocate des parents de la victime.
"La famille de la victime savait que cette relation n'obtenait pas l'acquiescement des parents" de la petite amie, a-t-elle affirmé.
La famille de la victime, qui avait assuré au printemps 2016 que le suspect avait notamment séjourné près de Batman, non loin de Diyarbakir (sud-est), avait entrepris maintes démarches auprès des autorités françaises, y compris auprès du président François Hollande, pour obtenir sa remise à la justice française. Elle avait été reçue début avril 2016 par l'ambassadeur de Turquie en France. Le député Eric Woerth, présent à cet entretien, avait alors affirmé que l'ambassadeur de Turquie avait "rappelé la proximité avec le PKK" (Parti des travailleurs du Kurdistan) du suspect, ce qui aurait alors expliqué la difficulté des autorités turques à intervenir.
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