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France: rassemblements après le suicide d'une directrice d'école sur son lieu de travail



Rassemblement le 3 octobre 2019 à Bobigny. AFP / Thomas SAMSON

"Combien de Christine Renon devront donner leur vie?" Dans plusieurs villes françaises, plus d'un millier de manifestants se sont rassemblés jeudi, jour des obsèques de cette directrice qui s'est suicidée dans son école de région parisienne après avoir dénoncé ses conditions de travail.

Le 23 septembre au petit matin, le corps de Christine Renon, 58 ans, directrice de maternelle à Pantin (dans le département de la Seine-Saint-Denis, l'un des plus pauvres de France), a été retrouvé dans le hall de l'établissement.

Deux jours plus tôt, juste avant de se donner la mort, cette directrice décrite comme "hyper investie" avait pris soin d'adresser à une trentaine de ses collègues une lettre où elle détaillait "son épuisement", la solitude des directeurs, l'accumulation de tâches "chronophages", les réformes contradictoires.

Un rassemblement a réuni jeudi entre 1.100 personnes - selon la police - et 3.000 - selon les organisateurs - devant les locaux de l'Education nationale de Seine-Saint-Denis, dans la ville de Bobigny.

Présente à ce rassemblement, Isabelle, enseignante à Clichy-sous-Bois (région parisienne), a estimé qu'"(on) peut tous se reconnaître dans la lettre de Christine".

"Nos conditions de travail sont exécrables, c'est pour ça qu'on a du mal à recruter en Seine-Saint-Denis. Le geste qu'elle a fait, tout le monde pourrait le faire", témoigne-t-elle auprès de l'AFP, tremblante, au milieu de centaines de directeurs, enseignants et parents d'élèves venus à Bobigny.

"C'est la lettre qui m'a bouleversé", explique Grégoire, enseignant en élémentaire à Aulnay-sous-Bois (région parisienne), qui a fait le déplacement à Bobigny avec son épouse, également professeure des écoles, et leurs enfants. "C'est quelqu'un dont on sent l'engagement, l'énergie qui a été déployée. Il n'y a même pas de colère", dit-il.

En Seine-Saint-Denis, la moitié des écoles devaient être fermées jeudi, selon le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire en France.

Une pétition réclamant "une toute autre qualité de vie au travail" lancée par une intersyndicale avait recueilli jeudi près de 100.000 signatures.

Samedi matin, une marche blanche aura lieu dans la ville de Pantin.

L'an dernier, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a appelé à clarifier et revaloriser le rôle et le statut en France des directeurs d'école pour renforcer l'attractivité de cette fonction. Un directeur d'école primaire gagne par exemple 7% seulement de plus qu'un enseignant, alors que l'écart est de 41% en moyenne dans les autres pays de l'OCDE.

"Combien de Christine Renon devront donner leur vie?" Dans plusieurs villes françaises, plus d'un millier de manifestants se sont rassemblés jeudi, jour des obsèques de cette directrice qui s'est suicidée dans son école de région parisienne après avoir dénoncé ses conditions de travail.Le 23 septembre au petit matin, le corps de Christine Renon, 58 ans, directrice de maternelle à Pantin...