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Thomas Cook: les filiales française et belge emportées à leur tour

Photo d'archives REUTERS/Borja Suarez

La faillite du géant britannique du tourisme Thomas Cook continuait mardi de produire son onde de choc en Europe, la tempête emportant désormais les filiales française et belge, tandis qu'une enquête a été ouverte au Royaume-Uni sur les comptes de la société.

En France, "Le tribunal de commerce de Nanterre ouvre ce jour (mardi) une procédure collective de redressement judiciaire pour Thomas Cook France", a indiqué dans un communiqué l'entreprise qui compte 780 employés dans l'Hexagone. "L'objectif est d'assurer la continuité de l'activité de l'entité française et d'avancer rapidement sur une solution de reprise sous la protection du tribunal", a encore indiqué Thomas Cook France.

La filiale française explique que "la date limite de dépôt des offres de reprise est fixée au 22 octobre au soir" et que "la prochaine date d'audience au tribunal de commerce de Nanterre est fixée au 5 novembre".

La société, qui a rappelé détenir 172 agences de voyages en propre et réaliser un chiffre d'affaires annuel de 425 millions d'euros, a affirmé que "plusieurs repreneurs potentiels sérieux du secteur du tourisme ont déjà fait part de leur fort intérêt" pour elle.

Plus ancien voyagiste du monde, le britannique Thomas Cook s'est déclaré en faillite le 23 septembre, et les effets de cette banqueroute retentissante n'ont pas fini de se manifester.

Le tribunal de commerce de Gand en Belgique a ainsi annoncé plus tôt mardi la mise en faillite de Thomas Cook Retail Belgium, employant environ 500 personnes, après la faillite le 24 septembre de trois autres entités locales concernant 75 salariés.

Elle a été contrainte de déposer le bilan faute d'avoir pu trouver rapidement les 5 millions d'euros qui auraient ouvert la voie à une réorganisation judiciaire la protégeant de ses créanciers.

Enquête sur les comptes à Londres

A Londres, le régulateur britannique de l'audit a quant à lui annoncé l'ouverture d'une enquête sur les comptes du voyagiste.

Le Financial Reporting Council (FRC) explique dans un bref communiqué que son enquête portera sur l'audit réalisé par le cabinet EY des différentes publications financières de Thomas Cook au cours de son exercice 2017-2018. Il se laisse aussi la possibilité d'ouvrir d'autres enquêtes concernant le voyagiste en lien avec différentes autorités de régulation. A l'issue de ses recherches, le FRC peut infliger une pénalité financière ou porter l'affaire devant la justice.

La faillite de Thomas Cook fait déjà l'objet de deux enquêtes, l'une de la part du liquidateur public à la demande du ministère des Entreprises et l'autre lancée par la commission parlementaire aux Affaires économiques.

Cette annonce du FRC intervient alors que la faillite soudaine de Thomas Cook il y a près de 10 jours a soulevé de nombreuses questions sur sa gestion, notamment au cours des dernières années, quand le groupe avait multiplié les avertissements sur résultats et vu son action s'effondrer.

Au moment de sa faillite, le groupe avait vu sa trésorerie fondre comme neige au soleil ce qui avait poussé ses banques à réclamer un financement supplémentaire de 200 millions de livres pour assurer sa survie pérenne, et ouvrir la voie à une reprise par le chinois Fosun.

Thomas Cook a pâti de la frilosité des clients en raison des incertitudes du Brexit et des changements de modes de consommation des vacanciers, délaissant les agences traditionnelles pour les réservations en ligne.

La faillite a coûté quelque 9.000 emplois au Royaume-Uni - le groupe comptait 22.000 employés dans le monde - et lancé le rapatriement inédit de 150.000 touristes par les autorités britanniques, sur un total de 600.000 vacanciers pris en charge par l'entreprise au moment de sa banqueroute.

Le bilan social et économique de la débâcle pourrait lui encore s'aggraver, y compris dans les pays où Thomas Cook envoyait des touristes.

Quelque 500 hôtels "vont fermer immédiatement" en Espagne en raison de la faillite du voyagiste britannique, a par exemple mis en garde lundi le président de la confédération espagnole des hôteliers.

A l'inverse, la compagnie à bas prix Ryanair a estimé mercredi que la faillite pourrait faire ses affaires. "Oui, nous récupérerons des clients de Thomas Cook l'été prochain", a dit le directeur marketing de Ryanair, Kenny Jacobs, devant la presse à Londres.

La faillite du géant britannique du tourisme Thomas Cook continuait mardi de produire son onde de choc en Europe, la tempête emportant désormais les filiales française et belge, tandis qu'une enquête a été ouverte au Royaume-Uni sur les comptes de la société. En France, "Le tribunal de commerce de Nanterre ouvre ce jour (mardi) une procédure collective de redressement judiciaire...