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Procès de l'attentat raté près de Notre-Dame: le double-jeu de la principale accusée

Photo AFP / Benoit PEYRUCQ

Il ou elle? Des jeunes femmes ont raconté jeudi comment Inès Madani, principale accusée du procès de l'attentat jihadiste raté près de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a réussi à les séduire en se faisant passer pour un homme ou un combattant de retour de Syrie.

"C'était juste impossible que ce soit une femme!", a raconté Hafida T., interrogée par vidéo-conférence par la cour d'assises spéciale de Paris, où se tient le procès de 5 jihadistes présumées, accusées d'un attentat raté près de Notre-Dame en septembre 2016.

Hafida T. hésite encore en racontant l'histoire: doit-elle dire "elle" ou "il", lorsqu'elle évoque la principale accusée, Ines Madani?

Hafida T. a rencontré un certain Yassine sur Facebook début 2016. Il lui envoie des photos de lui, un barbu avec des lunettes: il s'agissait en réalité du beau-frère d'Inès Madani. Cet homme avait plusieurs profils sur le réseau social, notamment celui d'Abou Souleyman. En un mois, Hafida T. et Yassine ont plus de 3.000 communications, aussi bien des messages que des appels.

"J'entendais la voix d'un homme. Je ne pensais pas du tout avoir affaire à une fille", explique Hafida T., qui cherchait à rencontrer un musulman pratiquant. "Plusieurs filles lui couraient après", précise-t-elle encore. "Nous avions des conversations intimes. On parlait très peu de religion et je n'avais pas l'image d'une personne radicalisée".

Début septembre 2016, quelques jours après l'attentat raté près de Notre-Dame, elle est interpellée pour avoir été en contact avec Inès Madani. "Je ne connaissais même pas ce nom! J'étais vraiment choquée".

Inès Madani, aujourd'hui 22 ans, a séduit ainsi de nombreuses jeunes femmes et en a incité plusieurs à rejoindre le groupe Etat islamique. Parmi ces femmes trompées, Ornella Gilligmann, co-accusée d'Inès Madani pour la tentative d'attentat près de Notre-Dame. Elle n'a découvert que lors de l'instruction la véritable identité du combattant dont elle était tombée folle amoureuse sur internet: "Abou Junayd" était Inès Madani.

Une autre jeune femme avait 16 ans quand un certain Abou Souleyman est entré en contact avec elle sur internet. Elle a aussi "rencontré" Yassine et Inès Madani. "Pour moi, c'était deux personnes différentes. Yassine m'a choisi un tuteur pour partir en Syrie", raconte à la barre cette femme, désormais âgée de 19 ans, vêtue d'une jupe courte et d'un chemisier ajouré. Elle a seulement été étonnée de la "voix fluette" de Yassine.

Inès Madani a été interrogée mercredi sur les raisons de ces mensonges. "Ca m'occupait de recevoir des messages tous les jours sur le téléphone. Ca me faisait oublier le vide. Je n'avais pas grand chose à faire de la journée", a-t-elle dit.

Interrogée sur son éventuelle homosexualité, l'accusée a fermement rejetée cette hypothèse.

Les cinq jihadistes présumées sont jugées pour avoir voulu faire "un carnage" près de Notre-Dame, dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, garant une voiture remplie de bonbonnes de gaz qu'elles n'ont pas réussi à incendier.

Il ou elle? Des jeunes femmes ont raconté jeudi comment Inès Madani, principale accusée du procès de l'attentat jihadiste raté près de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a réussi à les séduire en se faisant passer pour un homme ou un combattant de retour de Syrie. "C'était juste impossible que ce soit une femme!", a raconté Hafida T., interrogée par vidéo-conférence par la ...