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Crise de liquidités aiguë pour l'Autorité palestinienne, affirme la Banque mondiale

Photo REUTERS/Ibraheem Abu Mustafa

Malgré des transferts récents de fonds par Israël, l'Autorité palestinienne risque d'avoir un trou d'environ 1,8 milliard de dollars dans sa trésorerie d'ici la fin de l'année et d'entamer 2020 dans une position précaire, alarme jeudi la Banque mondiale.

Le gouvernement palestinien de Mahmoud Abbas avait perdu une grande partie de ses revenus après la décision d'Israël de suspendre en février le paiement d'une partie de la TVA et de droits de douane prélevés par l'Etat hébreu pour les Palestiniens. L'Autorité palestinienne avait alors été forcée d'imposer des mesures d'austérité, en coupant de près de moitié le versement des salaires de ses employés.

Ces mesures ont porté un dur coup à une économie minée par un chômage avoisinant 26% dans les Territoires palestiniens au deuxième trimestre. Dans la bande de Gaza, le chômage atteint les 47%, et 64% des jeunes de cette enclave contrôlée par le Hamas et sous blocus israélien, sont sans emploi, selon les dernières données fournies par la Banque mondiale.

Le mois dernier, le désaccord sur le paiement d'une partie de la TVA avait en partie été réglé par le versement rétroactif de plus de 560 millions de dollars (506 millions d'euros) en taxes perçues par Israël sur le carburant et destinées à l'Autorité palestinienne. Mais cet accord partiel ne règle pas la crise de liquidités côté palestinien, prévient jeudi la Banque mondiale dans ce nouveau rapport.

Selon elle, le déficit de financement de l'Autorité palestinienne pourrait dépasser 1,8 milliard de dollars (1,6 milliard d'euros) en 2019 en raison d'une aide internationale en recul et surtout de la question "non résolue" des transferts par Israël.

"Les perspectives pour l'économie palestinienne sont inquiétantes", a estimé Kanthan Shankar, directeur de la Banque mondiale pour la Cisjordanie et Gaza, jugeant que la crise aiguë des liquidités a "commencé à affecter la capacité de l'Autorité palestinienne à s'acquitter de ses responsabilités de payer ses fonctionnaires et d'offrir des services à la population".

Si l'épineux dossier du transfert de la TVA et de droits de douane prélevés pour les Palestiniens n'est pas résolu, "l'Autorité palestinienne entamera l'année 2020 après avoir déjà épuisé ses sources de financement sur le marché intérieur, notamment via les banques locales, ce qui la placera dans une situation encore pire qu'en 2019", prévient le rapport de la Banque mondiale qui doit être discuté la semaine prochaine à New York

Depuis février, Israël a suspendu le paiement d'une partie de la TVA et des droits de douane prélevés sur les produits importés par les Palestiniens pour protester contre les versements par l'Autorité palestinienne d'allocations à des familles accusées d'avoir commis des attaques anti-israéliennes.

Malgré des transferts récents de fonds par Israël, l'Autorité palestinienne risque d'avoir un trou d'environ 1,8 milliard de dollars dans sa trésorerie d'ici la fin de l'année et d'entamer 2020 dans une position précaire, alarme jeudi la Banque mondiale. Le gouvernement palestinien de Mahmoud Abbas avait perdu une grande partie de ses revenus après la décision d'Israël de ...