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Le patron de General Electric France accusé de "prise illégale d'intérêt"

General Electric France de nouveau ciblé par la justice: une enquête a été ouverte à Paris contre Hugh Bailey, patron de la filiale du géant américain, soupçonné de conflit d'intérêt en raison de ses fonctions passées au ministère de l'Économie auprès d'Emmanuel Macron.

Cette enquête préliminaire, ouverte début septembre par le parquet de Paris, vise des faits de "prise illégale d'intérêt", a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Elle fait suite à un signalement de la député écologiste Delphine Batho, qui a dénoncé fin juin à la justice les conditions dans lesquelles Hugh Bailey, un haut fonctionnaire, a rejoint la filiale française du géant américain en novembre 2017.

"Les accusations contre Hugh Bailey sont totalement infondées", a réagi un porte-parole de General Electric (GE) France, en rappelant que sa nomination chez GE France avait été "autorisée par la commission de déontologie de la fonction publique".

M. Bailey, ingénieur de formation et diplômé de l'ENA, haute école d'administration formant les élites françaises, a occupé les fonctions de conseiller en affaires industrielles et financement des exportations au sein du cabinet d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, entre août 2014 et septembre 2016.

Il a rejoint la filiale française de GE d'abord en tant que directeur des affaires publiques, puis en tant que directeur général, poste qu'il occupe depuis avril 2019.

Ce parcours a fait naître des soupçons de conflit d'intérêt, M. Bailey ayant été amené à traiter des dossiers relatifs à cette entreprise lorsqu'il travaillait au ministère.

Contexte social délicat
Dans son signalement, Delphine Batho mentionne notamment le fait qu'une "aide de 70,3 millions d'euros" a été accordée par le ministère de l'Économie à General Electric Energy Product, "pour l'achat de 4 turbos alternateurs pour une centrale à cycle combinée à Bazian en Irak, au premier semestre 2016".

Début juillet, le groupe américain a toutefois assuré n'avoir "jamais reçu d'argent de la part de l'État français". Il a indiqué avoir bénéficié d'une simple "garantie" de Bpifrance - Assurance Export (filiale de la Banque publique d'investissement assurant la gestion des garanties publiques à l'exportation pour le compte de l'État), au profit de son client irakien, permettant la conclusion de la vente de turbines.

L'ouverture de l'enquête pour prise illégale d'intérêt "va permettre d'offrir à Monsieur Bailey la possibilité d'apporter tous les éléments nécessaires aux autorités afin de réfuter fermement les allégations portées à son encontre", a assuré son avocat Benjamin Van Gaver.

M. Bailey travaillait par ailleurs au sein du cabinet d'Emmanuel Macron lorsque le ministère a autorisé, en 2014, la vente controversée du pôle énergie d'Alstom à General Electric. Cette opération fait l'objet d'une enquête préliminaire distincte menée par le parquet national financier.

Ces enquêtes judiciaires surviennent dans un contexte délicat pour General Electric France, qui a annoncé au printemps la suppression de 1.000 emplois en France, suscitant l'indignation de la part des syndicats.

Lors de la vente du pôle énergie d'Alstom, GE s'était engagé auprès de l'État français à générer un millier d'emplois "hautement qualifiés" en France d'ici à la fin 2018. Or ces emplois n'ont jamais été créés.

Fin mai, plusieurs syndicats de GE France se sont ainsi interrogés sur la nomination de M. Bailey à la tête de l'entreprise, certains y voyant "la caution" d'un plan social dédié aux seuls actionnaires, les autres, un "possible facilitateur" en vue d'une réindustrialisation.

Face aux critiques des syndicats, un comité de suivi des engagements pris par General Electric en 2014 a été mis en place par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Ce dernier se réunira mercredi, à Bercy, en présence de M. Le Maire, a indiqué son entourage à l'AFP.

General Electric France de nouveau ciblé par la justice: une enquête a été ouverte à Paris contre Hugh Bailey, patron de la filiale du géant américain, soupçonné de conflit d'intérêt en raison de ses fonctions passées au ministère de l'Économie auprès d'Emmanuel Macron. Cette enquête préliminaire, ouverte début septembre par le parquet de Paris, vise des faits de "prise...