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Qatar : encore beaucoup à faire pour les droits des domestiques, selon l'ONU

Doha Obiora Okafor, expert indépendant des droits humains à l'ONU, devant une affiche de la Coupe du monde 2022 au Qatar. Photo tirée du compte Twitter de M. Okafor

Le Qatar a encore du travail à faire pour améliorer la protection des domestiques étrangers qui ne peuvent pas quitter librement le pays et se voient parfois refuser des jours de congé ou le téléphone, a estimé mardi un expert indépendant de l'ONU.

Ce pays du Golfe est régulièrement critiqué par les ONG pour le manque de protections de centaines de milliers de travailleurs venus de pays en développement qui travaillent notamment sur les grands chantiers de la Coupe du monde 2022.

"Même si le Qatar apporte des améliorations significatives dans ce domaine (...) la protection des employées de maison continue d'être à la traîne par rapport aux autres catégories", a déclaré à Doha Obiora Okafor, expert indépendant des droits humains à l'ONU.

Le juriste nigérian s'exprimait à l'issue d'une enquête de 10 jours au Qatar. Il présentera un rapport complet au Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève en juin 2020.

Selon M. Okafor, la suppression des visas de sortie pour la plupart des travailleurs et d'autres mesures avaient amélioré la situation des migrants au Qatar, où 92 % de la main-d'oeuvre viennent de l'étranger.

Les nourrices et les aides ménagères, qui sont souvent recrutées aux Philippines, n'ont pas bénéficié du droit de quitter librement le pays, d'obtenir des jours de congé ou de pouvoir changer d'emploi.

"Beaucoup se voient refuser les téléphones portables par les employeurs, ce qui entrave leur accès au monde extérieur ", a regretté M. Okafor.

Au-delà des domestiques, l'expert a appelé les autorités à supprimer l'obligation légale qui "concerne une grande partie des travailleurs migrants" d'obtenir la permission de leur employeur pour changer d'emploi.

L'introduction par le Qatar, en octobre 2017, d'un salaire minimum mensuel temporaire de 200 dollars a été un "pas dans la bonne direction", a jugé M. Okafor, plaidant toutefois pour un "salaire minimum permanent plus élevé et non discriminatoire".

Les experts indépendants de l'ONU ne s'expriment pas au nom de cette organisation mais leurs conclusions peuvent être utilisées pour éclairer le travail des organismes qui composent les Nations unies.

Le Qatar a encore du travail à faire pour améliorer la protection des domestiques étrangers qui ne peuvent pas quitter librement le pays et se voient parfois refuser des jours de congé ou le téléphone, a estimé mardi un expert indépendant de l'ONU. Ce pays du Golfe est régulièrement critiqué par les ONG pour le manque de protections de centaines de milliers de travailleurs venus ...