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Kaboul "apprécie les efforts sincères" de Washington après la rupture des négociations USA-talibans

Le gouvernement afghan a prudemment salué dimanche les "efforts sincères" de Washington après l'annonce suprise par le président Donald Trump d'une rupture des pourparlers avec les talibans, dont Kaboul était exclu.

Et dans les rues de Kaboul ou sur les réseaux sociaux, les Afghans ne semblaient pas décus par cette rupture de négociations dont ils étaient exclus.

Le bureau du président Ashraf Ghani rappelle dans un communiqué avoir "toujours insisté sur le fait qu'une vraie paix est atteignable seulement si les talibans arrêtent de tuer des Afghans, acceptent un cessez-le-feu et des discussions directes avec le gouvernement afghan".

Le président américain a annoncé samedi la fin des "négociations de paix" engagées depuis décembre avec les talibans, en les accusant d'être "incapables d'accepter un cessez-le-feu durant ces discussions".

Il leur a notamment reproché d'avoir tenté "à mauvais escient d'accroître la pression" sur les Etats-Unis par des attentats dont l'un a tué un militaire américain à Kaboul jeudi. Un autre lundi avait fait seize morts.

Dans les rues de Kaboul, plusieurs habitants ont exprimé leur satisfaction face à cette nouvelle. "C'est bien que les discussions aient été annulées. Il devrait y avoir un dialogue inter-afghan, qui implique les gens, et dont ils soient informés", a dit à l'AFP Mir Dil, 52 ans.

Si les talibans "avaient accepté la paix, ils auraient annoncé un cessez-le-feu et les discussions auraient pu avancer", a-t-il ajouté.

Une jeune femme a regretté pour sa part que la mort d'un Américain ait été mise en avant par M. Trump pour expliquer l'arrêt du processus. "Ils n'ont pas pensé à ça quand tant de militaires et de civils afghans sont tués chaque jour", a dit Yama Safdari, 24 ans.

Sur Facebook, de nombreux Afghans se sont réjouis de la décision américaine. "Au moins, pour la première fois les talibans vont peut-être regretter leurs attaques et le meurtre d'innocents", a écrit l'un d'eux, Iqbal Ahmad Noor.

Le gouvernement afghan avait exprimé récemment sa "préoccupation" face à un accord dont il ne serait pas partie. De nombreux responsables redoutaient qu'une fois l'accord conclu, les talibans reviennent sur les libertés publiques et refusent tout partage du pouvoir.

A Kaboul, le directeur de l'Institut afghan d'études stratégiques, Davoud Moradian, a fait porter l'échec du processus au négociateur américain Zalmay Khalilzad.

"Il a exclu non seulement le gouvernement afghan (des discussions, ndlr) mais aussi d'importants acteurs à Washington et des alliés, dont l'UE, l'OTAN et l'Inde", a-t-il dit à l'AFP.

Il lui a aussi reproché d'avoir "donné l'impression que les Etats-Unis étaient pressés de partir, que l'accord soit applicable ou pas".

La présidence afghane s'est affirmée dimanche "prête à travailler avec les Etats-Unis et d'autres alliés pour arriver à une paix durable".

Par ailleurs, elle "insiste sur la tenue des élections présidentielles" prévues le 28 septembre prochain.

Les pourparlers avec les talibans devaient mettre fin à un conflit entamé en 2001 avec l'intervention américaine en Afghanistan en réaction aux attaques organisées par Al-Qaïda aux Etats-Unis.

L'accord sur le point d'être conclu prévoyait un retrait progressif des force américaines, devant passer de 13.000 à 14.000 soldats à 8.600 dans les prochains mois.

En échange les talibans auraient interdit la présence sur le territoire d'organisations "terroristes", se seraient engagés à une "réduction de la violence" dans certaines zones et auraient entamé un dialogue direct avec le gouvernement à Kaboul.

Le gouvernement afghan a prudemment salué dimanche les "efforts sincères" de Washington après l'annonce suprise par le président Donald Trump d'une rupture des pourparlers avec les talibans, dont Kaboul était exclu. Et dans les rues de Kaboul ou sur les réseaux sociaux, les Afghans ne semblaient pas décus par cette rupture de négociations dont ils étaient exclus. Le bureau du...