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Moyen Orient et Monde - Nucléaire

L’UE demande à Téhéran de « faire machine arrière »

Téhéran doit annoncer demain le détail de ses nouvelles mesures.

Photo d’archives datant d’avril 2019, montrant le président iranien Hassan Rohani écoutant les explications du directeur de l’Organisation iranienne de la technologie nucléaire, Ali Akbar Salehi, à Téhéran. Photo AFP/HO/Présidence iranienne

L’Union européenne a sommé hier l’Iran de renoncer à ses nouvelles mesures de réduction des engagements relatifs à ses activités nucléaires, projet dont Téhéran doit annoncer demain le détail au cours d’une conférence de presse du porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, selon l’agence semi-officielle ISNA. Celui-ci devrait dévoiler la façon dont est mis en œuvre l’ordre donné mercredi soir par le président iranien Hassan Rohani de faire sauter toute limite à la recherche et au développement dans le domaine nucléaire. M. Rohani a donné ainsi le coup d’envoi de la troisième phase du plan de réduction des engagements consentis par Téhéran en adhérant à l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en juillet 2015 à Vienne. Il s’agit, a-t-il dit, de doter le pays de tout ce dont il a « besoin pour l’enrichissement » de l’uranium.

Netanyahu : Il faut accroître la pression

« Ces activités ne sont pas conformes (à l’accord de Vienne). Et dans ce contexte, nous sommons l’Iran de faire machine arrière et de ne prendre aucune autre mesure qui saperait cet accord », a réagi hier un porte-parole de la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini. L’Iran doit « s’abstenir de toute action concrète non conforme à ses engagements susceptible de nuire aux efforts de désescalade », a déclaré de son côté le ministère français des Affaires étrangères. « Nous examinerons la portée concrète de cette annonce, en lien avec nos partenaires et l’Agence internationale de l’énergie atomique », a ajouté la porte-parole du ministère, Agnès von der Mühll, lors d’un point de presse.

« Ce n’est pas le moment de tenir des pourparlers avec l’Iran, c’est le moment d’accroître la pression » sur la République islamique, a déclaré pour sa part le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, fervent adversaire de l’accord de Vienne. M. Netanyahu s’est entretenu à Londres avec son homologue britannique Boris Johnson. Les deux dirigeants sont tombés d’accord sur la nécessité « d’empêcher l’Iran d’obtenir une arme nucléaire et d’avoir une politique encore plus déstabilisatrice ». M. Johnson a cependant souligné « la nécessité du dialogue et d’une solution diplomatique ».

Depuis mai, l’Iran est revenu sur certaines restrictions imposées par ce texte. Il a ainsi augmenté ses stocks d’uranium enrichi au-delà de la limite fixée par l’accord, et enrichit désormais ce minerai à un niveau prohibé par ce texte, soit plus de 3,67 %. Téhéran a entamé cette politique en représailles à la décision américaine de quitter unilatéralement l’accord de Vienne un an plus tôt et de réimposer une série de sanctions économiques punitives contre la République islamique. L’Iran entend faire ainsi pression sur les autres États encore parties à ce pacte (Allemagne, Chine, France, Grande-Bretagne et Russie) pour qu’ils l’aident à contourner les sanctions américaines – qui ont plongé son économie dans une violente récession – et principalement à vendre son pétrole à l’étranger. L’accord de Vienne a accordé à l’Iran la levée d’une partie des sanctions internationales qui l’isolaient depuis des années en échange d’une limitation drastique de son programme nucléaire, destinée à rendre impossible l’acquisition de l’arme atomique par Téhéran. Jugeant ces garanties insuffisantes, le gouvernement de Donald Trump veut forcer l’Iran à négocier un accord plus contraignant.

Persuadé que l’Iran cherche à se doter en secret de la bombe atomique – ce que le pays a toujours nié –, Washington mène contre Téhéran une politique de « pression maximale » privant la République islamique des retombées économiques qu’elle attendait de l’accord de Vienne. Le 7 juillet, l’Iran avait donné 60 jours, jusqu’à hier, aux autres États encore parties à l’accord pour l’aider à écouler son pétrole à l’étranger.

Annonce « très calibrée »

Mercredi, M. Rohani a annoncé que l’Iran réduirait encore ses engagements à l’issue d’une nouvelle période de 60 jours si les Européens s’avèrent incapables de l’aider. Menés par la France, ceux-ci ont redoublé d’efforts diplomatiques pour désamorcer la tension entre l’Iran et les États-Unis, qui a failli tourner à l’affrontement militaire direct en juin et reste très forte.

Mais le projet discuté ces derniers jours d’une ligne de crédit de 15 milliards de dollars (13,5 milliards d’euros) qui serait accordée à l’Iran afin de permettre son retour à une application pleine et entière de l’accord bute sur le refus des États-Unis de desserrer l’étau des sanctions.

Pour que ce système ait une chance de voir le jour, il faudrait donc que

Washington accorde quelques dérogations à ses sanctions visant les ventes de pétrole iranien, ce que Washington a une nouvelle fois exclu catégoriquement mercredi.

Pour François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France en Iran, les nouvelles mesures iraniennes devraient « porter prioritairement, voire exclusivement, sur la mise au point de nouvelles centrifugeuses », utilisées pour enrichir l’uranium. Pour lui, l’annonce iranienne est « très calibrée ». Ses « premiers effets concrets ne se verront pas avant un ou deux ans », estime-t-il, mais contrairement aux premières mesures mises en place, « elle n’est que “partiellement réversible”. En effet, même si les recherches sont arrêtées, les acquis intellectuels le sont, eux, pour toujours ».

Source : AFP

L’Union européenne a sommé hier l’Iran de renoncer à ses nouvelles mesures de réduction des engagements relatifs à ses activités nucléaires, projet dont Téhéran doit annoncer demain le détail au cours d’une conférence de presse du porte-parole de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, selon l’agence semi-officielle ISNA. Celui-ci devrait...

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