Afghanistan : le chef des services de renseignements démissionne après une bavure

Le chef des services de renseignements afghans Mohammad Masoom Stanekzai a démissionné jeudi après une opération ayant entraîné la mort de quatre civils dans l'est du pays.

Un raid mené mercredi soir par une unité du Directorat National de la Sécurité (NDS), le service des renseignement afghans, "a débouché tragiquement sur la mort de quatre civils à Jalalabad", dans l'est du pays, a déclaré à l'AFP le gouverneur de la province de Nangarhar, Attaulah Khogyani.

Le président Ashraf Ghani, auquel M. Stanekzai rapportait directement, a accepté cette démission en déclarant dans un tweet que son pays a "une tolérance zéro pour les pertes civiles".

Il a ordonné au procureur général de procéder à une enquête sur l'affaire.

M. Stanekzai, ancien cadre de l'organisme gouvernemental chargé des négociations avec les talibans, avait pris ses fonctions en juin 2016.

Il les quitte au moment même où les talibans et les Etats-Unis sont sur le point de conclure un accord sur le retrait de forces américaines. Le gouvernement afghan a été tenu à l'écart des pourparlers entre les deux parties.

Le NDS est régulièrement critiqué pour ses opérations nocturnes visant des suspects d'extrémisme dont certains s'avèrent être de simples civils.

A Jalalabad, le NDS a indiqué avoir tué quatre membres du mouvement Etat islamique au Khorasan.

Le gouverneur de la province a ensuite expliqué qu'il s'agissait de quatre frères. Des habitants ont porté les corps jusqu'à son bureau en signe de protestation, a constaté un correspondant de l'AFP.