Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Afghanistan: d'anciens ambassadeurs américains mettent en garde contre un retrait hâtif


James Dobbins, représentant spécial du département d'État des États-Unis pour l'Afghanistan et le Pakistan, témoigne devant une commission du Sénat à Washington, le 10 décembre 2013. AFP / GETTY IMAGES / ALEX WONG

 Plusieurs anciens ambassadeurs des Etats-Unis en Afghanistan ont mis en garde mardi dans une lettre ouverte contre la possibilité d'un retrait hâtif des soldats américains avant que la paix ne soit réellement revenue dans le pays.

"Un retrait majeur des forces américaines devrait suivre et non pas précéder un vrai accord de paix", ont estimé les signataires de cette tribune publiée par le cercle de réflexion Atlantic Council, parmi lesquels l'ancien vice-secrétaire d'Etat John Negroponte (2007-2009), un ancien représentant spécial pour l'Afghanistan, James Dobbins (2013-2014), et cinq ex-ambassadeurs, tous en poste dans les années qui ont suivi l'invasion américaine de 2001 après les attentats du 11-Septembre.

"Une certaine diminution des effectifs est possible pour lancer les négociations, mais des forces contreterroristes et la puissance aérienne des Etats-Unis et de l'Otan doivent rester pour faire face à la menace terroriste de l'Etat islamique (et Al-Qaïda) ainsi qu'aux talibans", ajoutent-ils.

Washington et les talibans viennent de conclure un projet d'accord après un an de pourparlers au Qatar, qui doit encore être dévoilé dans le détail et approuvé par Donald Trump. Mais il s'agit davantage d'un texte pour encadrer le retrait américain que d'un accord de paix.

Selon les premiers éléments rendus publics, il prévoit un retrait initial, sous 135 jours, de cinq bases dans lesquelles l'US Army est présente. Au terme de cette première étape, 8.600 soldats américains resteraient en Afghanistan, contre 13.000 à 14.000 aujourd'hui.

Mais les spéculations sur un retrait plus vaste, voire total, qui pourrait être prévu par l'accord avec un calendrier à la clé suscite les craintes d'une partie de la classe politique américaine, qui considère qu'il faut maintenir une force antiterroriste conséquente.

En échange d'un retrait, les insurgés s'engageraient à une "réduction de la violence" dans certaines zones -- mais pas à un cessez-le-feu --, à garantir que les territoires qu'ils contrôlent ne puissent plus servir de base arrière à des organisations "terroristes" et à engager pour la première fois des négociations de paix directes avec le gouvernement de Kaboul.

Les signataires de la lettre ouverte assurent être favorables à une "paix négociée" et à un retrait "substantiel" voire "total" mais uniquement "lorsque la paix le permettra".

"Tout calendrier de retrait ne doit pas prévoir des échéances automatiques sur la base de dates, mais doit se fonder sur des conditions" liées à la mise en oeuvre d'un hypothétique accord de paix ultérieur entre Afghans, estiment notamment Robert Finn, ambassadeur en 2002-2003, Ronald Neumann (2005-2007) ou encore James Cunnigham (2012-2014).

 Plusieurs anciens ambassadeurs des Etats-Unis en Afghanistan ont mis en garde mardi dans une lettre ouverte contre la possibilité d'un retrait hâtif des soldats américains avant que la paix ne soit réellement revenue dans le pays."Un retrait majeur des forces américaines devrait suivre et non pas précéder un vrai accord de paix", ont estimé les signataires de cette tribune publiée...