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Moyen Orient et Monde - Golfe

Cyberattaque américaine pour empêcher l’Iran de viser des navires

L’UE réservée sur l’opération américaine Sentinel dans le détroit d’Ormuz.

Une vedette rapide des gardiens de la révolution iraniens patrouillant près du pétrolier britannique Stena Impero, arraisonné par l’Iran. Hasan Shirvani/Mizan News Agency/AFP

Une attaque informatique américaine contre les gardiens de la révolution a empêché, en juin dernier, l’armée idéologique du régime iranien de s’en prendre aux navires de commerce circulant dans le Golfe, a affirmé hier le New York Times. L’opération a notamment détruit une banque de données qui permettait aux gardiens de choisir leurs cibles et le lieu de l’attaque, a expliqué au quotidien un haut responsable américain.

Cette cyberattaque, conduite le 20 juin contre les services de renseignements des gardiens, est intervenue dans un contexte de tensions exacerbées dans le détroit stratégique d’Ormuz, après plusieurs attaques contre des navires marchands imputées à Téhéran, qui a toujours démenti. Les gardiens avaient annoncé le même jour la destruction d’un drone américain qui avait selon eux « violé l’espace aérien iranien ».

D’après le NYT, la Maison-Blanche a estimé que l’attaque informatique était une réponse proportionnelle à la destruction du drone. Le président américain Donald Trump avait alors affirmé avoir annulé à la dernière minute des frappes de représailles contre l’Iran pour éviter un lourd bilan humain.

L’Iran n’a toujours pas réparé les systèmes de communication et n’a pas récupéré les données visées par le Pentagone, avancent des responsables américains cités par le journal. L’attaque a également réduit la capacité de Téhéran à conduire des opérations secrètes, souligne l’un d’eux.

Aucun navire n’a été la cible d’incidents depuis cette date, mais l’Iran a toutefois saisi en juillet un pétrolier suédois battant pavillon britannique dans le détroit d’Ormuz, par lequel transite le tiers du pétrole acheminé par voie maritime au monde. Téhéran répondait ainsi à l’arraisonnement deux semaines auparavant d’un tanker iranien par les autorités britanniques au large de Gibraltar.

Les tensions n’ont cessé de monter dans la région du Golfe depuis le retrait américain en 2018 de l’accord sur le nucléaire iranien, suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran.

La position européenne

Pour sa part, la ministre française de la Défense Florence Parly a affirmé hier que l’Union européenne avait des réserves sur l’opération navale américaine d’escorte, baptisée Sentinel, dans le détroit d’Ormuz, ajoutant que certains pays voulaient déployer des moyens européens dans la région pour assurer une « présence dissuasive ». « Nous ne voulons pas être dans un dispositif d’escorte des navires, mais nous voulons assurer une présence dissuasive », a expliqué Mme Parly peu avant une réunion informelle avec ses homologues européens à Helsinki. Mme Parly a implicitement confirmé le soutien de la France à l’idée de déployer une mission européenne d’observation dans la région. Elle a toutefois souligné que le nombre de pays de l’UE prêts à s’engager se « compte sur les doigts d’une main ». « Nous allons essayer de passer à la seconde main » au cours de la réunion d’Helsinki, a-t-elle ajouté. « Mais le dispositif se fera avec les moyens existants dont il faudra tirer le meilleur parti », a-t-elle insisté. La France maintient en permanence une frégate dans la région. « L’objectif est de garantir la libre navigation et la sécurité des navires dans cette région vitale pour le transport des hydrocarbures », a-t-elle précisé. « Il serait malencontreux de donner le sentiment que nous nous inscrivons dans l’initiative américaine de sanctions maximales », a-t-elle souligné.

Le ministre américain de la Défense Mark Esper a annoncé mercredi le lancement de l’opération Sentinel avec la participation du Royaume-Uni, de l’Australie et de Bahreïn. « Ce n’est pas parce que le président Donald Trump a laissé le président Macron pousser son initiative avec l’Iran que l’administration américaine a changé de position vis-à-vis de Téhéran », a-t-il commenté.

Le président français a invité le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif en marge de la réunion des dirigeants du G7 à Biarritz le week-end dernier. L’objectif est d’éviter que les décisions prises par les autorités iraniennes de s’affranchir de certains engagements de l’accord sur le nucléaire deviennent irréversibles. Une délégation iranienne se rendra la semaine prochaine à Paris et une réunion est envisagée prochainement avec les négociateurs européens.

Les États-Unis doivent réintégrer l’accord international visant à limiter le programme nucléaire iranien et mettre fin au « terrorisme économique » contre Téhéran s’ils veulent mener des négociations, a souligné hier Mohammad Javad Zarif. « Les États-Unis sont engagés dans une guerre économique contre le peuple iranien, et il ne sera pas possible pour nous de traiter avec les États-Unis s’ils ne cessent pas leur guerre, leur terrorisme économique contre les Iraniens », a-t-il indiqué à des journalistes au cours d’une visite en Malaisie. « Nous avons parlé in extenso avec les États-Unis, nous avions obtenu un accord et ils doivent appliquer cet accord avant de pouvoir espérer d’autres discussions », a-t-il souligné en faisant référence à l’accord nucléaire.

Source : AFP

Une attaque informatique américaine contre les gardiens de la révolution a empêché, en juin dernier, l’armée idéologique du régime iranien de s’en prendre aux navires de commerce circulant dans le Golfe, a affirmé hier le New York Times. L’opération a notamment détruit une banque de données qui permettait aux gardiens de choisir leurs cibles et le lieu de l’attaque, a expliqué...

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