Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

Sud du Yémen : Riyad et Abou Dhabi réitèrent leur appel à des négociations


Des combattants des forces séparatistes yéménites, déployés près de la localité de Zinjibar, dans le centre-sud du Yémen, le 21 août 2019. Photo AFP / Nabil HASAN

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont appelé à nouveau lundi les séparatistes et le gouvernement yéménites à négocier en faveur d'un apaisement dans le sud du Yémen, théâtre d'affrontements meurtriers.  Ces affrontements ont pour toile de fond des différends entre les séparatistes, soutenus par les Emirats arabes unis, et le gouvernement, appuyé par l'Arabie saoudite, deux entités qui font théoriquement partie d'un même et seul camp. Ils ont ainsi mis à mal l'alliance entre Riyad et Abou Dhabi, piliers de la coalition qui intervient au Yémen contre les rebelles houthis.

Dans un communiqué commun, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont exhorté les deux parties yéménites à collaborer avec un comité chargé de faire cesser les affrontements. Les deux pays ont pressé aussi gouvernement et séparatistes à "s'engager rapidement dans le dialogue (que l'Arabie saoudite veut organiser) à Djeddah" sur le sud du Yémen.

"La seule voie qui s'offre à nos frères au Yémen est de surpasser leurs différends par le dialogue et de travailler ensemble pour contrer l'influence de l'Iran" - grand rival régional de l'Arabie saoudite -, a pour sa part souligné sur Twitter Adel al-Jubeir, ministre d'Etat saoudien aux Affaires étrangères. Il a affirmé que son pays travaille étroitement avec les Emirats arabes unis pour "rétablir la sécurité à Aden, Abyane et Chabwa".

Pour le moment, le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi refuse de dialoguer tant que les séparatistes ne quittent pas toutes les positions conquises à Aden, la grande ville du sud du Yémen.
Après les combats déclenchés le 7 août à Aden - siège provisoire du gouvernement -, les affrontements se sont déplacés dans la province voisine d'Abyane puis dans celle de Chabwa, plus au nord. A Aden, les séparatistes du Conseil de transition du sud (STC) ont pris des bâtiments publics et des positions militaires au gouvernement. Ils se sont retirés des premiers mais refusent d'évacuer les autres positions conquises.

Revers des séparatistes 
Dans la province d'Abyane, les séparatistes ont pris deux QG militaires au gouvernement mais ils ont subi un revers lundi dans la province de Chabwa qui est passée totalement sous contrôle du gouvernement, selon des sources des services de sécurité.
Après avoir pris samedi le contrôle d'Ataq, chef-lieu de la province de Chabwa, les forces du gouvernement ont réussi lundi à retourner trois bataillons de forces séparatistes qui ont changé de camp, ont précisé ces sources. D'autres unités séparatistes ont évacué, sans combats, d'autres zones de la province où de nombreux renforts du gouvernement ont été acheminés, toujours selon les mêmes sources.

Après avoir été chassé de Sanaa en 2014 par les houthis, le pouvoir a déclaré Aden "capitale provisoire" du Yémen, où une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite aide le gouvernement Hadi contre ces rebelles issus de l'importante minorité zaïdite concentrée dans le nord du pays.

L'Arabie saoudite accuse l'Iran d'armer les houthis, pour lesquels Téhéran ne cache pas son soutien mais nie leur fournir des armes.

Le Yémen du Sud était un Etat indépendant avant sa fusion avec le Nord en 1990. Les séparatistes y sont restés puissants.

La guerre au Yémen a fait depuis 2014 des dizaines de milliers de morts dont de nombreux civils d'après des ONG, et plongé le pays dans la pire crise humanitaire au monde selon l'ONU.

L'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont appelé à nouveau lundi les séparatistes et le gouvernement yéménites à négocier en faveur d'un apaisement dans le sud du Yémen, théâtre d'affrontements meurtriers.  Ces affrontements ont pour toile de fond des différends entre les séparatistes, soutenus par les Emirats arabes unis, et le gouvernement, appuyé par l'Arabie saoudite,...