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Maroc : Zefzafi, le chef du Hirak, veut être déchu de sa nationalité



Nasser Zefzafi accordant une interview à l'AFP, le 28 avril 2017. Photo d'archives AFP

Le leader du mouvement de contestation du "Hirak" qui a agité le nord du Maroc en 2016-2017, Nasser Zefzafi, a demandé à être déchu de sa nationalité en même temps que cinq autres militants détenus, a-t-on appris samedi auprès de son père. Cette requête est surtout symbolique car la déchéance de nationalité n'est pas prévue par la loi marocaine.

Les six hommes ont adressé leur demande au ministre de la Justice et au procureur général du Roi près la Cour de Cassation en dénonçant "l'instrumentalisation de la justice" qui a selon eux "rejeté les preuves de leur innocence", selon un communiqué lu par Ahmed Zefzafi. Ils s'indignent aussi dans ce communiqué d'avoir subi des "tortures" pendant leurs interrogatoires, des faits mentionnées dans un rapport officiel "enterré" par les autorités.

Les signataires du communiqué, Nasser Zefzafi, Nabil Ahamjik, Ouassim el Boustati, Samir Ighid, Mohamed el Haki et Zakaria Adechour se trouvent à la prison de Fès où ils ont été transférés après la confirmation de leurs peines en appel.

Nasser Zefzafi, un ancien chômeur de 39 ans devenu le visage du mouvement, a été condamné à 20 ans de prison ferme pour "complot visant à porter atteinte à la sécurité de l'État". En appel, comme en première instance, le leader du Hirak a boycotté avec ses co-accusés ce qu'il considérait comme un "procès politique" et les avocats de la défense ont refusé de plaider, réclamant un procès "équitable".

L'administration pénitentiaire (DGAPR) a publié vendredi un démenti "catégorique" après des "accusations de mauvais traitements" et des "allégations de tortures" lancées sur les réseaux sociaux par des proches de certains détenus, à Fès, à Tanger (nord) et à Salé (près de la capitale Rabat).

Fin juillet, un comité de soutien au mouvement du Rif avait affirmé que "toutes les formes pacifiques de rassemblement et de manifestation sont toujours interdites" dans la région et que de nouvelles procédures judiciaires ont été ouvertes contre des "citoyens qui ont exercé librement leur droit constitutionnel à manifester pacifiquement".

Le Hirak avait été déclenché par la mort, en octobre 2016, d'un vendeur de poissons, broyé dans une benne à ordures en tentant de s'opposer à la saisie de sa marchandise. Estimé à plusieurs centaines, le nombre exact de condamnations liées au mouvement n'est pas connu. Certains détenus ayant purgé leur peine, d'autres ayant bénéficié d'une grâce royale, il reste une soixantaine de militants en prison, dont 29 du groupe des meneurs condamnés à Casablanca, selon l'association des familles de détenus du Hirak.

Le leader du mouvement de contestation du "Hirak" qui a agité le nord du Maroc en 2016-2017, Nasser Zefzafi, a demandé à être déchu de sa nationalité en même temps que cinq autres militants détenus, a-t-on appris samedi auprès de son père. Cette requête est surtout symbolique car la déchéance de nationalité n'est pas prévue par la loi marocaine. Les six hommes ont adressé...