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Vente de chasseurs à Taïwan : Pékin promet de sanctionner des entreprises américaines

Photo AFP / Sam YEH

La Chine a dénoncé mercredi la vente par Washington de 66 chasseurs F-16 à Taïwan et promis de sanctionner les entreprises américaines impliquées dans ce contrat.

Les Etats-Unis avaient annoncé la veille avoir approuvé l'octroi de ces appareils à l'île pour un montant estimé à 8 milliards de dollars, un mois après une autre vente d'arme qui avait déjà fait polémique. Ces contrats interviennent au moment où les relations entre Pékin et Washington sont déjà très tendues du fait de mois de guerre commerciale.

"La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts, y compris en imposant des sanctions sur les entreprises américaines impliquées dans cette vente d'armes à Taïwan", a déclaré lors d'un point de presse le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Geng Shuang.
La vente est "une ingérence grave dans nos affaires internes et mine notre souveraineté et nos intérêts en matière de sécurité."

La République populaire de Chine considère Taïwan comme une de ses provinces. L'île est dirigée par un régime rival qui s'y était réfugié après la prise du pouvoir des communistes sur le continent en 1949, à l'issue de la guerre civile chinoise.

Taïwan n'est pas reconnu comme un Etat indépendant par l'ONU. Et Pékin menace de recourir à la force en cas de proclamation formelle d'indépendance à Taipei ou d'intervention extérieure -- notamment de Washington.

"Relation historique"
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a indiqué mardi que le président Donald Trump avait approuvé la vente après que le Congrès en eut été officiellement informé la semaine dernière.
Les F-16 sont "conformes aux arrangements et à la relation historique entre les Etats-Unis et la Chine", a déclaré M. Pompeo. "Nos actions sont conformes aux politiques américaines passées. Nous ne faisons qu'honorer des engagements que nous avons pris auprès de toutes les parties."

La Chine a dit avoir adressé une protestation diplomatique contre l'accord et exhorté mercredi les Etats-Unis à "renoncer immédiatement à ce projet de vente d'armes, à cesser de vendre des armes à Taïwan et à couper les contacts militaires avec Taïwan".

La volonté taïwanaise d'améliorer ses défenses aériennes s'explique notamment par des incursions de plus en plus fréquentes d'appareils chinois dans son espace aérien.

Les F-16 "augmenteront de façon importante nos capacités de défense aérienne", a déclaré un porte-parole de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen.

Taïwan dispose déjà d'une flotte de F-16 achetés en 1992 et l'accord passé avec Washington porte sur des appareils plus récents, équipés de technologies et d'armements modernisés.

Il prévoit que Taïwan recevra 66 avions, mais aussi 75 réacteurs, radars et pièces de rechange diverses qui permettront à l'aviation taïwanaise de maintenir ses avions en bon état, ainsi que des armements divers.

Les Etats-Unis ont rompu en 1979 leurs relations diplomatiques avec Taipei afin de reconnaître le gouvernement communiste basé à Pékin comme le seul représentant de la Chine. Ils restent toutefois, avec une certaine ambiguïté, l'allié le plus puissant du territoire insulaire et son principal fournisseur d'armes.

M. Trump n'a pas fait mystère de ses intentions de renforcer les liens avec l'île, notamment en lui vendant des systèmes d'armement sophistiqués.

Le département d'Etat américain avait annoncé en juillet la vente à Taïwan pour 2,2 milliards de dollars de notamment 108 chars de combat et 250 lance-missiles sol-air.

Déjà, Pékin avait répliqué en annonçant des "sanctions aux entreprises américaines impliquées".

La Chine a dénoncé mercredi la vente par Washington de 66 chasseurs F-16 à Taïwan et promis de sanctionner les entreprises américaines impliquées dans ce contrat. Les Etats-Unis avaient annoncé la veille avoir approuvé l'octroi de ces appareils à l'île pour un montant estimé à 8 milliards de dollars, un mois après une autre vente d'arme qui avait déjà fait polémique. Ces ...