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Manifestations pro-démocratie à Hong Kong : Pékin dénonce des actes "quasi-terroristes"

Xu Luying, porte-parole du Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao du gouvernement chinois. Photo d'archives Reuters

La Chine a vigoureusement dénoncé mercredi des agressions "quasi-terroristes" contre ses ressortissants à Hong Kong durant des affrontements la veille en marge de manifestations pro-démocratie à l'aéroport international de Hong Kong qui a repris son fonctionnement normal.

"Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes quasi-terroristes", a déclaré dans un communiqué Xu Luying, porte-parole du Bureau des affaires de Hong Kong et de Macao du gouvernement chinois. Mardi, deux Chinois du continent ont été passés à tabac au cinquième jour d'une mobilisation sans précédent à l'aéroport de Hong Kong qui a paralysé les vols lundi et mardi.

C'est la deuxième fois cette semaine que la Chine cherche à assimiler les manifestations à du "terrorisme", avec des avertissements de plus en plus inquiétants qui font craindre une répression militaire alors que le mouvement en est à sa dixième semaine.

Lundi déjà, à Pékin, le Bureau des affaires de Hong Kong et Macao avait déclaré que des attaques de "manifestants radicaux" de Hong Kong contre des policiers constituaient "un crime grave", révélant "de premiers signes de terrorisme". Et deux médias publics, le Quotidien du peuple et le Global Times, avaient diffusé une vidéo censée représenter des blindés de transport de troupes se dirigeant vers Shenzhen, aux portes de Hong Kong.

Mardi, le président américain Donald Trump a encore fait monter les craintes d'une intervention militaire en affirmant que ses services de renseignement faisaient état d'un déploiement de l'armée chinoise "à la frontière avec Hong Kong".

L'aéroport opère normalement
La plupart des manifestants ont quitté tôt mercredi l'aéroport dont le site internet affichait des dizaines de vols partis durant la nuit et des centaines d'autres au départ tout au long de la journée. Beaucoup étaient toutefois retardés.

Dans le hall des départs, les comptoirs d'enregistrement fonctionnaient normalement et il ne restait qu'une poignée de manifestants, dont beaucoup dormaient. "L'aéroport est notre dernière monnaie d'échange", confiait l'un d'eux à l'AFP.

Les rassemblements pro-démocratie ont paralysé lundi et mardi l'aéroport international, le huitième plus fréquenté au monde (74 millions de passagers en 2018), accentuant la crise la plus aiguë traversée par les autorités chinoises à Hong Kong depuis la rétrocession de la colonie britannique en 1997.

Le mouvement pro-démocratie, qui a vu des millions de personnes descendre dans les rues de Hong Kong, est parti début juin du rejet d'un projet de loi hongkongais autorisant les extraditions vers la Chine. Il a depuis considérablement élargi ses revendications pour dénoncer le recul des libertés et les ingérences de la Chine.

On ignorait si les manifestants envisageaient de revenir occuper l'aéroport plus tard mercredi. Le mouvement n'a pas de dirigeants publics et ses manifestations sont organisées de manière anonyme via les réseaux sociaux et des applications comme Telegram.

Un groupe qui avait organisé des conférences de presse anonymes de manifestants a tenté de répondre aux inquiétudes après le tour violent pris à l'aéroport.

"Après des mois de résistance prolongée, nous sommes effrayés, en colère et épuisés. Certains d'entre nous s'énervent plus facilement et ont réagi de façon excessive" mardi soir, a déclaré ce groupe dans un communiqué. "Nous en sommes attristés et démoralisés et voudrions exprimer nos plus sincères excuses."

Des dizaines de milliers de passagers ont été pénalisés. Michael, un touriste de 25 ans originaire de Dubaï, s'est rendu à l'aéroport mercredi avec plus de 12 heures d'avance sur son vol de retour afin d'éviter d'éventuelles manifestations plus tard dans la journée.

Un policier dégaine son arme
"J'ai l'impression qu'ils (les manifestants) se battent vraiment pour ma liberté, alors mon coeur est avec eux d'une certaine manière", a-t-il déclaré à l'AFP.

Il a toutefois estimé qu'ils se trompaient de cibles en pénalisant les passagers qui "n'ont rien à voir avec ce qui se passe, ce sont surtout des touristes".

Mardi soir, un policier a dégainé son arme pour repousser des manifestants qui l'attaquaient. D'autres ont tiré du gaz poivre en évacuant en ambulance un homme dénoncé par les manifestants comme un policier infiltré.

Peu après, un autre homme a été évacué après avoir été frappé par un petit groupe l'accusant d'être un espion. Le Global Times, quotidien officiel chinois, a indiqué qu'il s'agissait d'un de ses journalistes.

Dans la journée de mardi, les contestataires avaient obstrué les accès aux zones d'embarquement et les autorités ont annulé les enregistrements pour tous les vols prévus à partir du milieu de l'après-midi.

Mardi, la cheffe de l'exécutif hongkongais (désignée par Pékin), Carrie Lam, a de nouveau mis en garde contre les conséquences sur Hong Kong tout en écartant encore toute concession aux manifestants.

"La violence (...) poussera Hong Kong sur une voie sans retour" a-t-elle prévenu, les larmes aux yeux, lors d'une conférence de presse.

Parallèlement, le dernier gouverneur britannique de Hong Kong, Chris Patten a estimé que le territoire était "au bord de l'abîme" et la Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU Michelle Bachelet a réclamé une enquête impartiale sur le comportement des forces de l'ordre.

La Chine a vigoureusement dénoncé mercredi des agressions "quasi-terroristes" contre ses ressortissants à Hong Kong durant des affrontements la veille en marge de manifestations pro-démocratie à l'aéroport international de Hong Kong qui a repris son fonctionnement normal. "Nous condamnons avec la plus grande fermeté ces actes quasi-terroristes", a déclaré dans un communiqué Xu...