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La Corée du Nord enchaîne les tirs de missiles, Trump tempère toujours


Capture d'écran d'un bulletin d'informations diffusé à la télé nord-coréenne KCTV montrant le lancement d'un missile balistique depuis un endroit non-déterminé en Corée du Nord, le 1er avril 2019. Photo AFP / KCTV / Handout

Donald Trump a assuré vendredi que Kim Jong Un n'avait pas violé leur accord en effectuant trois tests de missiles à courte portée en huit jours, mais a souligné qu'il pourrait avoir enfreint les résolutions de l'ONU et aurait "trop à perdre" s'il rompait leur lien de confiance mutuelle.

Vendredi matin, la Corée du Nord a tiré de sa côte est deux projectiles qui ont volé sur une distance d'environ 220 kilomètres. Ces tirs suivent deux autres essais militaires ayant eu lieu mercredi ainsi que la semaine dernière.

Donald Trump a réagi en adressant un message sous forme de conseil amical au dirigeant nord-coréen. "Le président Kim ne veut pas me décevoir avec une violation de confiance, il y a bien trop à gagner pour la Corée du Nord", a-t-il écrit sur Twitter, ajoutant: "Il y a aussi bien trop à perdre".

"Je pense que le président Kim a une belle et grande vision pour son pays, et seuls les Etats-Unis, avec moi comme président, peuvent faire de cette vision une réalité", a-t-il averti.

Selon le locataire de la Maison Blanche, les essais de Pyongyang ne sont "pas une violation" de la déclaration signée entre les deux leaders à Singapour lors de leur sommet en juin 2018. Ils "pourraient" en revanche constituer une violation des résolutions onusiennes, a-t-il écrit.

Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU interdisent à la Corée du Nord de réaliser des lancements de missiles balistiques et plusieurs repsonsables onusiens ont condamné ce regain d'activité militaire de Pyongyang.

Jeudi, à l'issue d'une réunion à huis clos du Conseil de sécurité, le Royaume-Uni, la France et l'Allemagne ont exhorté Pyongyang à "prendre des mesures concrètes en vue de sa dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible".

Pyongyang a vertement réagi, en se disant irrité que le Conseil de sécurité "calomnie sans fondement" son développement d'armes conventionnelles, "tout en fermant les yeux sur les exercices de guerre en Corée du Sud avec la présence d'armes offensives sophistiquées", selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères nord-coréen diffusé par KCNA.

Cette agence officielle de Corée du Nord a par ailleurs a annoncé que Kim Jong Un avait lui-même supervisé, tôt vendredi, un tir d'essai du nouveau "système de roquettes guidées de gros calibre" - vraisemblablement en référence aux lancements de missiles du même jour.

M. Kim "a exprimé une grande satisfaction" quant à ses résultats, toujours selon KCNA.

- "Provocations" -

Donald Trump, qui avait affirmé jeudi qu'il ne voyait "pas de problème" dans la série de tirs nord-coréens, a continué à mettre en avant sa relation personnelle avec le dirigeant du régime reclus.

Les deux leaders se sont rencontrés à trois reprises. Lors de leur troisième entrevue, en juin dans la Zone démilitarisée, ils étaient convenus de reprendre les négociations.

Mais cet engagement ne s'est pas concrétisé et Pyongyang a averti récemment que le processus pourrait échouer si des manoeuvres militaires communes entre Washington et Séoul se déroulaient comme prévu la semaine prochaine au Sud.

Washington attend toujours de fixer une date et un lieu pour la reprise des discussions.

Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a reconnu avoir espéré pouvoir rencontrer des représentants nord-coréens lors de réunions régionales à Bangkok, jeudi et vendredi, mais la délégation nord-coréenne ne s'est pas présentée.

Un haut responsable américain a jugé dans la capitale thaïlandaise qu'il s'agissait d'une "énorme erreur" et d'une "opportunité manquée".

Quant aux tirs de missiles, ce responsable américain s'est montré plus sévère que le président des Etats-Unis, évoquant des "provocations" qui "n'aident pas faire progresser la diplomatie".

Pour autant, il a assuré que le contact n'était pas rompu et que l'administration Trump demeurait confiante dans une reprise prochaine des discussions.

- Vitesse élevée -

Nombre d'experts considèrent que les essais militaires nord-coréens visent à augmenter la pression sur les Etats-Unis.

Vendredi matin, les projectiles tirés par le Nord ont atteint une altitude de 25 kilomètres et la vitesse de Mach 6,9, a indiqué l'état-major sud-coréen, soit une vitesse inhabituellement élevée pour une arme de courte portée.

Le profil de vol était relativement similaire à celui des projectiles testés mercredi et la présidence sud-coréenne y a vu probablement un "nouveau type de missile balistique de courte portée".

Jeudi, l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA avait affirmé qu'il s'agissait d'un "tir d'essai d'un système de lancement multiple de fusées guidées de gros calibre".

La semaine dernière Pyongyang avait déjà lancé deux projectiles décrits par Séoul comme des missiles balistiques de courte portée, dont un avait parcouru environ 700 kilomètres.

M. Kim a été "encouragé" par sa poignée de main avec M. Trump dans la DMZ, estime Jean Lee, du Centre Wilson de Washington, et cherche à "donner un sentiment d'urgence sur la péninsule coréenne pour renforcer sa position avant des négociations sur le nucléaire".

Après des années de montée des tensions, qui avaient culminé en 2017 avec des menaces d'apocalypse nucléaire, 2018 a été l'année de l'apaisement et des promesses de paix.

Mais en dépit des rencontres diplomatiques, aucun progrès tangible n'a pour le moment été réalisé.

Donald Trump a assuré vendredi que Kim Jong Un n'avait pas violé leur accord en effectuant trois tests de missiles à courte portée en huit jours, mais a souligné qu'il pourrait avoir enfreint les résolutions de l'ONU et aurait "trop à perdre" s'il rompait leur lien de confiance mutuelle. Vendredi matin, la Corée du Nord a tiré de sa côte est deux projectiles qui ont volé sur une...