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Culture - Festival de Beiteddine

Les polyphonies amoureuses du Monday Blues Band

Chanter et jouer la vie dans toutes ses émotions, se plier avec brio et tellement de respect à ces sons venus d’ailleurs en calibrant avec minutie les échanges générationnels et les différentes facettes du Blues, c’est le pari réussi du groupe Monday Blues Band. Depuis plus d’un quart de siècle, ils roulent leur bosse sans jamais perdre de vue humilité et passion.

De gauche à droite : Kamal Badaro, Issa Goraieb, Fouad Goraieb et Scarlett Mounzer. Photo Élie Azar

Ils sont tour à tour amateurs, passionnés, musiciens, musicologues, et surtout généreux de leur temps et de ce Blues qui les habite depuis plusieurs décennies pour certains. Le Monday Blues Band, c’est un groupe qui s’est formé il y a 26 ans de manière totalement organique et inattendue. Leur histoire naît dans le sous-sol emménagé d’un ami – Pierre Issa – lors d’une « soirée mondaine » se remémore Issa Goraieb, l’un des membres fondateurs du groupe. Un échange furtif avec Kamal Badaro autour de leur passion commune pour le Blues, cette musique venue des tréfonds d’un Mississippi cru et éraillé, suffira à convaincre les deux compères de passer à la vitesse supérieure. Accompagnés de Fouad Goraieb, le trio devient le pilier d’une longue histoire de collaborations entre différents artistes amateurs et professionnels.

Issa Goraieb au saxophone, Kamal Badaro à la guitare et au piano, Fouad Goraieb à la guitare seront rejoints au fil des ans par Pierre Issa, Fady Bustros, Sabah al-Sabah et bien d’autres encore. Ils joueront d’abord avec/pour des amis de manière hebdomadaire, les lundis justement, « toujours pour le plaisir et en respectant les penchants musicaux de chacun », tient à préciser Issa Goraieb. Mais leur public – de moins en moins restreint – en redemande et c’est ainsi qu’ils se produiront de manière de plus en plus régulière dans différents bars de la capitale libanaise, mais également dans le cadre du International Jazz Day et à l’occasion de la fête de la Musique, ainsi que lors de galas caritatifs. Désormais le Monday Blues Band est formé, outre des trois pionniers, de Ghassan Sakr à la batterie, Abboud Saadi à la basse, et des chanteurs Victor Kabbabé et Scarlett Mounzer. En somme, un amalgame générationnel d’amateurs et de pros que rien ne disposait au départ à s’associer, si ce n’est leur amour pour le Blues.



Un Blues sur mesure(s)
« Nous sommes fiers d’avoir été invités à prendre part à un festival international », avoue Issa Goraieb en prévision de leur prochain concert dans le cadre du Festival international de Beiteddine*. « Nous prenons cela à cœur », renchérit Kamal Badaro, qui souligne que le groupe a « vraiment envie d’être à la hauteur ». Les vétérans du groupe sont de grands timides lorsqu’il s’agit de parler de leur parcours musical. « Kamal est le leader du groupe », indique Issa Goraieb, en précisant que mis à part ses qualités de musicien, il est également compositeur et arrangeur. « Il connaît la musique mieux que nous tous », résume-t-il.

Kamal Badaro tente tant bien que mal de nuancer les éloges du saxophoniste de la bande.

Les deux se renvoient la balle, s’excusent presque de prendre la parole, et parlent des différentes déclinaisons du Blues avec une humilité toute en douceur. Ils rappellent que contrairement aux croyances populaires, le Blues n’est pas (seulement) une musique mélancolique. Si ce genre est né des affres politico-sociaux du sud des Éats-Unis, il demeure toutefois la base d’autres genres musicaux comme le rock, le boogie, la rumba, le slow et d’autres styles encore. Se mettre au Blues, c’est aussi accepter cette part d’improvisation et d’énergie, et « lire » les regards entre les membres du groupe. Il faut apprendre à se deviner, se respecter et anticiper le style de chacun car, comme le rappellent Issa Goraieb et Kamal Badaro, « il y a une infinité de manières de jouer le Blues ». Et d’ajouter : « BB King, Ray Charles et Éric Clapton sont tous des bluesmen, mais chacun a son propre style. » Le Monday Blues Band a eu la chance de jouer avec de grosses pointures telles que Otis Grand, Lucky Peterson, Nigel Kennedy, Stanley Jordan, et Deborah Coleman. S’ils gardent toutefois la tête froide, c’est parce qu’ils ont saisi toute l’importance de défendre le plaisir plutôt que la gloire, l’osmose charnelle qui se crée au contact de leurs instruments plutôt que le tapage envahissant de la prétention.

Avec des reprises et des compositions personnelles, ils iront une fois de plus au contact de leur public ; un moment qui promet d’être chargé en émotions.


*Monday Blues Band sera sur la scène du Beiteddine Art Festival le jeudi 8 août à 20 heures.



Pour mémoire
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Ils sont tour à tour amateurs, passionnés, musiciens, musicologues, et surtout généreux de leur temps et de ce Blues qui les habite depuis plusieurs décennies pour certains. Le Monday Blues Band, c’est un groupe qui s’est formé il y a 26 ans de manière totalement organique et inattendue. Leur histoire naît dans le sous-sol emménagé d’un ami – Pierre Issa – lors d’une...

commentaires (2)

Ça c'est de la bonne musique !

Tina Chamoun

14 h 48, le 03 août 2019

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Ça c'est de la bonne musique !

    Tina Chamoun

    14 h 48, le 03 août 2019

  • bah voilà...un groupe sympa...On a ENVIE de les entendre et les écouter.. Bravo l'OLJ de nous parler de ce genre de groupe sans nous harceler avec l'autre groupe de layla

    LE FRANCOPHONE

    00 h 13, le 03 août 2019

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