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Amazon répercute la taxe Gafa sur ses vendeurs en France



Le logo de la compagnie Amazon sur un centre logistique de l'entreprise à Boves, dans le centre de la France, le 19 janvier 2019. Photo d'illustration REUTERS/Pascal Rossignol

 Moins de trois semaines après l'adoption définitive par la France d'une taxe dite "Gafa" sur les grands groupes technologiques, le géant américain du commerce en ligne Amazon a décidé de la répercuter sur les tarifs qu'il applique aux vendeurs sur sa plate-forme dans ce pays, devenant la première des entreprises visées à faire ce choix.

Sur sa page d'information à destination des vendeurs hexagonaux, Amazon détaille son nouveau barème de tarifs, qui entrera en vigueur le 1er octobre: il explique leur appliquer à tous une hausse de 3%, correspondant au montant de la taxe sur son chiffre d'affaires prévue par la nouvelle loi, a constaté un journaliste de l'AFP. Cela entraîne un renchérissement de sa commission allant de quelques dixièmes de points de pourcentage à près de 1,5 point, en fonction des produits proposés par les vendeurs. La commission prélevée par Amazon dépend en effet du type de produit vendu.

La taxe française, définitivement adoptée le 11 juillet, crée une imposition des grandes entreprises du secteur non pas sur le bénéfice, souvent déclaré dans des pays à très faible fiscalité comme l'Irlande, mais sur le chiffre d'affaires qu'elles réalisent dans l'Hexagone, en attendant une harmonisation des règles au niveau de l'OCDE.

Selon le ministère de l'Economie, une trentaine de grand groupes devraient payer cette taxe, avec deux seuils prévus: les entreprises doivent réaliser un chiffre d'affaires minimum de 750 millions d'euros au niveau mondial et 25 millions dans l'Hexagone. Elle a été surnommée "taxe Gafa" car elle va toucher en premier lieu les géants américains du secteur regroupés sous cet acronyme: Google, Amazon, Facebook et Apple. Elle a d'ailleurs provoqué de vives réactions côté américain. Un conseiller du président Donald Trump a parlé de "grosse erreur" de la France. Et M. Trump lui-même a menacé de taxer les vins français en rétorsion.


"Désavantage concurrentiel" pour les PME 
"Cette taxe visant directement les services de la +marketplace+ (ou place de marché, plate-forme de mise en relation entre des commerçants tiers et consommateurs NDLR) que nous mettons à disposition des entreprises avec lesquelles nous travaillons, nous n'avons pas d'autre choix que de la leur répercuter", a argumenté Amazon dans un courriel à l'AFP. "Etant donné que nous opérons dans le secteur très concurrentiel et à faible marge du commerce de détail et que nous investissons massivement dans la création d'outils et de services destinés à nos clients et à nos vendeurs partenaires, nous ne sommes pas en mesure d'absorber une taxe supplémentaire assise sur le chiffre d'affaires", s'est justifié le groupe. "Cela pourrait mettre les petites entreprises françaises en position de désavantage concurrentiel par rapport à leurs homologues d'autres pays et nous en avons, comme de nombreux autres acteurs, averti les autorités", a-t-il ajouté.

Interrogé par l'AFP, Facebook n'était pas en mesure pour l'heure de préciser si ses tarifs seraient également révisés à la hausse. Google et Apple n'ont pas répondu dans l'immédiat.

Dès le mois de mai, l'Association des services internet communautaires (Asic) avait mis en garde contre le risque de voir les plates-formes répercuter la taxe sur leurs clients, qu'ils soient acheteurs d'espaces de publicité en ligne ou de données personnelles, ce qui reviendrait in fine à faire peser cet impôt sur les consommateurs, estimait-elle. Cet argument avait alors été rejeté par le ministre français de l'Economie Bruno Le Maire. "Le consommateur, jusqu'à preuve du contraire, ne paye pas pour la publicité qu'il regarde. Or c'est le principal revenu de cette taxe", avait-il déclaré, appelant à ne pas jouer "avec les peurs des Français".

Bruno Le Maire a exprimé le souhait de parvenir à un accord avec Washington sur la taxation du numérique d'ici à la réunion des chefs d'État et de gouvernement du G7, qui se tiendra à Biarritz fin août. "Nous souhaitons travailler étroitement avec nos amis américains à une taxation universelle des activités digitales", avait encore déclaré samedi le ministre français.

 Moins de trois semaines après l'adoption définitive par la France d'une taxe dite "Gafa" sur les grands groupes technologiques, le géant américain du commerce en ligne Amazon a décidé de la répercuter sur les tarifs qu'il applique aux vendeurs sur sa plate-forme dans ce pays, devenant la première des entreprises visées à faire ce choix.
Sur sa page d'information à destination...