Fusillade dans le sud de la France : un "guet-apens" sur fond de "guerre des clans"

"Un guet-apens", sur fond de "guerre des clans": la piste du règlement de comptes ne faisait plus guère de doute lundi, moins de 24 heures après la fusillade qui a fait trois morts, dont une vacancière touchée par une balle perdue, à Ollioules, dans le sud de la France.

"Ça ressemble à un guet-apens, (...) et le règlement de comptes est privilégié, au vu du mode opératoire et de la personnalité des victimes" visées par les tirs dimanche dans une station de lavage d'Ollioules, a affirmé le procureur adjoint de Toulon (sud), Dominique Mirkovic, lors d'une conférence de presse.

Agés de 29 et 30 ans, les deux hommes ciblés par les tueurs étaient connus des services de police et de la justice, avec des faits de violences et de violences aggravées pour le premier, des délits liés au trafic de stupéfiants pour le second. Près des corps des deux trentenaires, décédés à l'hôpital, les enquêteurs ont trouvé une sacoche contenant un pistolet automatique 7.65, 200 grammes de résine de cannabis prête à la vente et des espèces.

La fusillade a fait aussi une victime collatérale, une vacancière de 58 ans qui circulait à scooter avec son mari et a été atteinte par une balle perdue, comme son époux. La femme a été tuée sur le coup. Son mari, âgé de 59 ans, était sauvé lundi. Ce couple de Vesoul (est de la France) venait d'arriver dans la commune, dans leur résidence secondaire. Leurs enfants les avaient rejoints pour trois semaines de vacances.

Vingt-neuf étuis de 7.62, un calibre utilisé dans les fusils d'assaut de type Kalachnikov, 15 étuis de calibre 9 mm, tirés par un pistolet automatique ou un pistolet mitrailleur: les deux tireurs recherchés par les enquêteurs étaient lourdement armés, au vu du nombre de douilles retrouvées sur place.

Arrivés par l'arrière du site, les tireurs n'ont laissé aucune chance à leurs cibles.

"J'ai jamais vu ça, c'est une ville assez tranquille", commentait lundi Eric Martin, le patron de la station de lavage. "Les voisins ont entendu comme un rideau de fer qu'on descend. C'était une rafale de mitraillette. Des armes de guerre, c'est dingue".

Selon une source proche de l'enquête, cette fusillade est un nouvel épisode d'"une guerre des clans, entre les trois clans qui se disputent le marché local de la drogue".