Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a exprimé hier son soutien à son allié druze, le chef du Parti démocrate, le député Talal Arslane, qui réclame que le dossier des affrontements armés de Qabr Chmoun (caza de Aley) le 30 juin dernier soit transféré devant la Cour de justice, tout en démentant être à l’origine de cette demande qui paralyse le gouvernement.
« À Qabr Chmoun, un ministre aurait pu se faire tuer. Ce ministre appartient à un parti dont le chef a réclamé, sans aucune pression de la part du Hezbollah, que la Cour de justice soit saisie, car ces incidents constituent une menace pour la paix civile. Il s’agit d’une demande légitime », a déclaré le leader chiite lors d’une allocution télévisée prononcée à l’occasion du 31e anniversaire de la création de Jihad al-Bina’, la Fondation pour l’effort de reconstruction, très active après l’offensive israélienne contre le Liban en 2006.
« Nous sommes pour la tenue d’un Conseil des ministres le plus rapidement possible. Le gouvernement doit absolument discuter de ce dossier », a affirmé Hassan Nasrallah, assurant que sa formation ne paralysait pas le gouvernement.
Le leader du Hezbollah a démenti être à l’origine de la demande de M. Arslane concernant la Cour de justice. « Nous n’imposons rien à nos alliés, nous les respectons. Il est ignoble de considérer que nous, ou la Syrie, utilisons nos alliés druzes, sunnites et chrétiens. Il s’agit d’une insulte, d’une injustice et d’un mensonge », a déclaré Hassan Nasrallah, ajoutant : « Le Hezbollah ne se cache pas. Si nous voulons exprimer notre opposition, nous le faisons nous-mêmes ».
« Certains pensent que c’est le Hezbollah qui gouverne le pays. C’est le plus grand mensonge de l’histoire. Si je gouvernais le pays et contrôlais la justice, j’aurai fait en sorte que la Cour de justice soit saisie dès le premier jour des incidents de Qabr Chmoun », a-t-il poursuivi, soulignant que « ceux qui portent ces accusations poursuivent un but, celui de faire porter au Hezbollah la responsabilité de tous les problèmes du pays, servant ainsi les intérêts des États-Unis, d’Israël et de l’Arabie saoudite ».
Emploi des Palestiniens : « Rien à voir avec l’implantation »
Le dirigeant chiite est également revenu sur la colère des réfugiés palestiniens résidant au Liban contre le plan de lutte contre le travail illégal du ministre du Travail Camille Abousleiman, appelant à un règlement de la question « dans le calme » à travers « un dialogue libano-palestinien ».
« Il faut régler ce dossier d’un point de vue humanitaire et dans le calme, loin de toute surenchère », a-t-il affirmé. « Nous encourageons l’emploi des Libanais (...) mais il ne faut pas oublier que les réfugiés palestiniens n’ont pas de pays dans lequel ils pourraient retourner travailler. Les Syriens ou les Soudanais ont un pays, pas les Palestiniens », a ajouté le chef du Hezbollah, assurant que « l’emploi des Palestiniens n’a rien à voir avec la question de l’implantation ».
« Il est triste de voir comment tous les dossiers sont politisés », a-t-il poursuivi, balayant les rumeurs selon lesquelles le Hezbollah et le mouvement palestinien Hamas seraient derrière les protestations des Palestiniens résidant au Liban. « Il s’agit d’un mensonge éhonté », a-t-il lancé, estimant que ce dossier « est lié à la cause palestinienne, auquel le Liban et tous les pays arabes sont attachés. »
Le port de Beyrouth
Par ailleurs, Hassan Nasrallah a catégoriquement démenti les accusations de l’ambassadeur d’Israël aux Nations unies, Danny Danon, qui avait affirmé mardi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Moyen-Orient, que le port de Beyrouth était devenu « le port du Hezbollah » par lequel l’Iran livre des armes au parti chiite. « Je démens catégoriquement ces accusations. Il s’agit d’une tentative d’imposer une tutelle sur le port de Beyrouth », a jugé le chef du parti chiite.
En outre, le chef du Hezbollah a expliqué que sa formation avait pour la première fois voté en faveur du budget contrairement aux années précédentes car, a-t-il dit, « nous sommes face à une situation économique difficile qui réclame coopération et prise de responsabilité ».
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LE CONTRAIRE L,EST SANS AUCUN DOUTE DU TOUT.
LA LIBRE EXPRESSION
17 h 12, le 27 juillet 2019