Le réalisateur iranien Mohammad Rasoulof, primé il y a deux ans à Cannes pour "Un homme intègre", a été condamné mardi dans son pays à un an de prison ferme, a dénoncé mercredi le distributeur de son oeuvre en France, en exigeant sa libération "sans plus tarder".
Le réalisateur était déjà privé depuis septembre 2017 de la possibilité de "circuler" librement, de "travailler" et de se rendre à l'étranger, son passeport lui ayant été "confisqué", selon Michèle Halberstadt, dirigeante d'ARP Sélection, distributeur en France d'"Un homme intègre".
Et, après avoir été soumis à de "nombreux interrogatoires", il a été condamné mardi "à un an de prison ferme, suivi de deux ans d'interdiction de sortie du territoire et d'interdiction de se livrer à la moindre activité sociale et politique", a-t-elle dénoncé dans un communiqué transmis à l'AFP.
"Rasoulof est un artiste. Il est absurde de l'accuser de porter +atteinte à la sécurité+ d'un Etat avec pour tout moyen une palette d'ombres et de lumières", a-t-elle ajouté.
"Nous demandons instamment à ce que sa liberté lui soit rendue sans plus tarder afin qu'il puisse continuer à créer", a-t-elle conclu.
M. Rasoulof a obtenu le prix "Un Certain Regard" au 70e festival de Cannes, en 2017, pour "Un homme intègre" ("Lerd", soit "La Lie", en persan).
Le film raconte l'histoire d'un homme à la vie simple qui tente de se battre contre la corruption d'une compagnie privée poussant des villageois à vendre leurs biens.
En 2011, M. Rasoulof avait déjà remporté le prix "Un certain regard" pour son film "Au Revoir". La récompense lui avait été décernée en son absence, alors qu'il lui était interdit de quitter son pays.
Et dans la foulée, en octobre 2011, le réalisateur avait déjà été condamné à un an de prison pour "activités contre la sécurité nationale et propagande", alors que le cinéaste Jafar Panahi recevait une condamnation à six ans de réclusion pour le même motif.
La condamnation des deux hommes avait provoqué une vague de réprobation en Occident.
Les plus commentés
La Suisse remporte le concours de l'Eurovision marqué par les tensions autour d'Israël
Ciblé par des « menaces de mort », Farès Souhaid appelle le parquet à se saisir de l'affaire
Pédophilie sur TikTok : conflit judiciaire autour d'une audition des mineurs arrêtés