Koweït: arrestations parmi des manifestants apatrides

Plus d'une douzaine de personnes, dont un militant des droits humains, ont été arrêtées au Koweït après des manifestations d'apatrides demandant davantage de droits, a rapporté mercredi Amnesty International.

"Les autorités koweïtiennes ont arrêté arbitrairement plus d'une douzaine de manifestants ces derniers jours, dont le défenseur des droits humains Abdelhakim al-Fadhli et d'autres militants, lors d'une campagne de répression contre des manifestants pacifiques réclamant davantage de droits pour les apatrides, appelés Bidoun", a indiqué Amnesty dans un communiqué. "Douze manifestants sont toujours en détention", a ajouté l'organisation de défense des droits humains.

Dix personnes, dont M. Fadhli, sont accusées notamment de participation à des manifestations non autorisées et de diffusion de fausses nouvelles. Les manifestants Nawaf al-Badr et Mohamad al-Anzi sont accusés d'"atteintes à la sécurité nationale" et leur détention a été prolongée de trois semaines.

Selon Amnesty International, les arrestations ont eu lieu entre le 11 et le 14 juillet à la suite de protestations de membres de la communauté des Bidoun après le suicide de l'un de ses membres Ayed Hamad Moudath, 20 ans, qui aurait été incapable d'obtenir des documents officiels et aurait de ce fait perdu son emploi.

"Ces arrestations arbitraires (...) ne font qu'exacerber une tension déjà vive née du suicide d'un jeune homme", a déclaré dans le communiqué Lynn Maalouf, directrice des recherches pour le Moyen-Orient à Amnesty. "En continuant de refuser la citoyenneté aux Bidoun, les autorités renient à ces résidents de longue date une série de droits fondamentaux, notamment leur droit à la santé, à l'éducation et au travail, ce qui les empêche de faire partie intégrante de la société koweïtienne", malgré des réformes annoncées en leur faveur en 2015, a-t-elle ajouté.

Le Koweït a été critiqué à plusieurs reprises par des défenseurs des droits humains pour les mauvais traitements infligés à environ 100.000 apatrides. Les autorités insistent sur le fait que ces apatrides viennent des pays voisins et n'ont pas le droit à la nationalité.