La Turquie poursuivra les travaux de forage des gisements gaziers au large de Chypre, malgré les mises en garde d’Athènes et de l’Union européenne, a affirmé hier le ministère turc des Affaires étrangères. Ankara a de plus souligné que l’un de ses navires a déjà commencé ses forages en mai et qu’un second, qui se trouve au large de la péninsule chypriote de Karpas, s’apprêtait lui aussi à lancer ses travaux d’exploration. Le ministre turc de l’Énergie, Fatih Sönmez, avait annoncé samedi qu’ils commenceraient « d’ici à une semaine ».
La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a annoncé lundi que l’UE, qui avait menacé la Turquie de sanctions après l’annonce de l’envoi du navire de forage Yavuz, répondrait « de façon appropriée, en totale solidarité avec Chypre ». Mais le ministère turc des Affaires étrangères a rejeté cette mise en garde, estimant que l’UE ne pouvait endosser « un rôle de médiateur impartial ».
Ces dernières années, la découverte de gigantesques gisements gaziers au large de Chypre a aiguisé les appétits. Chypre a signé des contrats d’exploration avec des géants des hydrocarbures, mais le pays, reconnu internationalement, n’exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l’île, la partie nord étant occupée par la Turquie depuis son invasion en 1974, en réaction à un coup d’État visant à rattacher le pays à la Grèce. Ankara, qui a accordé des contrats d’exploration en 2009 et 2012, s’oppose à toute exploration et toute exploitation qui excluraient la République turque de Chypre du Nord (RTCN), autoproclamée et non reconnue par la communauté internationale.
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