Aoun répète que l'ONU doit aider les déplacés syriens en Syrie et non à l'étranger

Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé lundi que l'ONU devrait fournir une aide humanitaire aux Syriens qui se trouvent dans leur pays et non pas à l'étranger, pour les encourager à rentrer chez eux, en recevant une délégation américaine.

Le retour des réfugiés syriens "ne peut pas attendre la mise en place d'une résolution politique à la crise" en Syrie, a affirmé M. Aoun, qui recevait au palais de Baabda une délégation d'une task force chargée par le Congrès américain d'évaluer la situation en Syrie. "Les vagues de réfugiés syriens ont des répercussions négatives sur tous les secteurs au Liban", a-t-il ajouté. Le chef de l'Etat a, dans ce contexte, estimé que toutes les régions du territoire syrien sont stables, "à l'exception d'Idleb et de ses environs", "ce qui facilite le retour des déplacés". "L'ONU doit fournir ses aides aux déplacés se trouvant à l'intérieur du territoire syrien, pas à l'extérieur, a appelé M. Aoun, afin de motiver leur retour et de contribuer à la reconstruction de leur pays". 

Plus d'un million de réfugiés syriens ayant fui la guerre dans leur pays sont installés au Liban. Les autorités libanaises estiment qu'il s'agit d'un trop lourd fardeau à porter et une partie des responsables appellent à leur rapatriement sans attendre une solution politique en Syrie, alors que la communauté internationale estime qu'il est encore trop tôt pour organiser des opérations de retours.

Le chef de l'Etat a précisé que Beyrouth continue d'organiser des rapatriements "en coopération avec les autorités syriennes compétentes, qui accueillent favorablement ces retours". "Nous n'avons aucune information concernant d'éventuels harcèlements dont auraient été victimes les gens rentrés" en Syrie, a ajouté le président Aoun. 

Selon la Sûreté générale, plus de 170.000 réfugiés syriens sont rentrés dans leur pays entre décembre 2017 et mars 2019 dans le cadre d'opérations de "retour volontaire", organisées par ce service de sécurité en coordination avec le régime syrien, qui confirme à Beyrouth les noms des ressortissants syriens autorisés à rentrer au pays.

La task force américaine, composée de membres des deux partis, républicain et démocrate, a pour mission de présenter des recommandations pour la future stratégie militaire et diplomatique américaine en Syrie, a souligné de son côté le chef de cette délégation, l'ancien diplomate Frederic Hof. "A l'issue de nos rencontres avec les responsables libanais, nous publierons un rapport concernant les différentes prises de positions et propositions évoquées concernant la résolution de la crise en Syrie et ses répercussions", a-t-il précisé.