La Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme a demandé lundi que les membres des familles des jihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak soient "rapatriés, à moins qu'ils ne soient poursuivis pour des crimes".
Depuis la chute en mars du "califat" de l'organisation Etat islamique (EI), la communauté internationale est confrontée au casse-tête du rapatriement des familles des jihadistes capturés ou tués en Syrie et en Irak.
"Les membres des familles (...) doivent être rapatriés, à moins qu'ils ne soient poursuivis pour des crimes", a affirmé Michelle Bachelet à l'ouverture de la 41e session du Conseil des droits de l'homme de l'ONU. "Les enfants, en particulier, ont subi de graves violations de leurs droits - y compris ceux qui ont pu être endoctrinés ou recrutés (...) pour commettre des actes violents. La considération première doit être leur réadaptation, leur protection", a-t-elle ajouté.
Selon Mme Bachelet, plus de 11.000 membres présumés de familles de combattants de Daech (acronyme de l'EI en arabe) sont détenus au camp d'al-Hol (Syrie), administré par les autorités kurdes.
le Fonds onusien pour l'enfance (Unicef) estime qu'il y a 29.000 enfants de combattants étrangers en Syrie - dont 20.000 d'Irak, a indiqué la Haut-Commissaire, précisant que la plupart ont moins de 12 ans.
"Le maintien en détention de personnes qui ne sont pas soupçonnées de crimes, en l'absence de fondement légal et d'un contrôle judiciaire indépendant régulier, n'est pas acceptable", a affirmé Mme Bachelet. Elle a lancé un appel auprès des Etats pour qu'ils accordent la nationalité "aux enfants nés de leurs ressortissants" dans les zones de conflit, arguant qu'infliger le statut d'apatride à ces enfants est un "acte de cruauté". "Les enfants apatrides sont souvent privés d'éducation, d'accès aux soins de santé et d'autres éléments fondamentaux de la dignité", a-t-elle fait valoir.
Mme Bachelet a relevé que "quelques pays ont fait des efforts pour rapatrier certains ressortissants, notamment des enfants", sans toutefois citer ces pays. Elle a également souligné que "quatre cas ont été portés à l'attention du Comité des droits de l'enfant et du Comité contre la torture par les grands-parents français d'enfants actuellement détenus en Syrie ou en Irak".
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