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Économie - Salon professionnel

Construction : le Liban a toujours la cote pour les entreprises étrangères

Au-delà des opportunités de ventes, la majorité des participants misent sur l’événement pour nouer des contacts plus poussés avec leurs homologues libanais.

Project Lebanon a rassemblé les représentants de 250 entreprises venues de 20 pays. Photo P.H.B.

Le 24e Salon annuel Project Lebanon dédié aux professionnels de la construction a fermé ses portes hier après 4 jours d’effervescence dans les espaces d’exposition du Seaside Arena de Beyrouth (l’ancien BIEL). Organisé par IFP Group, l’événement a ainsi rassemblé les représentants de 250 entreprises venues de 20 pays, dont le Liban, l’Arabie saoudite, Bahreïn, la Belgique, la Chine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, la France, la Grèce, l’Inde, l’Iran, l’Italie, le Koweït, le Mexique, le Qatar, la Pologne, la Russie, la Slovaquie, la Suisse et la Turquie. La palette des produits et services proposés était très large.

Certaines sociétés sont devenues des habituées du Salon, d’autres le découvrent pour la première fois. « Sur les neuf sociétés italiennes – représentées par 19 délégués – que compte le pavillon italien, six découvrent le Salon », a indiqué à L’Orient-Le Jour la responsable de l’agence italienne du commerce à Beyrouth, Francesca Zadro. « Nous croyons dans le marché libanais, malgré la situation difficile, que ce soit en Italie ou au Liban (…) Cela fait 13 ans que l’Italie participe à Project Lebanon », ajoute-t-elle. La Péninsule, qui occupe régulièrement le top cinq des fournisseurs du Liban, avec la Chine ou encore la Grèce, a exporté pour 306,8 millions de dollars de marchandises vers le Liban au premier trimestre, soit 6,3 % du total sur cette période.


Turcs et Iraniens
Postées en face du pavillon italien, les entreprises françaises – dans le top 10 des fournisseurs du Liban avec 3,22 % du total à fin mars – sont également nombreuses avec une dizaine de représentants « venus présenter leur savoir-faire et leurs produits », souligne Marie Maamari, directrice du bureau libanais de Business France, le service commercial de l’ambassade de France à Beyrouth. « Le Liban est un partenaire de cœur et les relations entre nos deux pays sont dynamiques et complémentaires », insiste-t-elle.

Côté turc (près de 4 % des importations libanaises à fin mars), chacune des 13 sociétés annoncées au Salon suit son propre agenda. « Nous ne sommes pas accompagnés par une agence gouvernementale de promotion, comme d’autres pays. Mais je pense que l’objectif commun est de décrocher le plus de contrats possible », plaisante un des entrepreneurs du pavillon turc. Même topo pour la poignée de compagnies iraniennes qui ont fait le déplacement. « Malgré les sanctions américaines, nous exportons dans plus de 20 marchés. Le Liban est un pays que nous ciblons aujourd’hui », assure Mehran Podrel, le représentant de l’une d’entre elles, fabricant de revêtements. Si le montant des exportations en provenance d’Iran est marginal, notamment en raison des sanctions américaines visant la République islamique, l’entrepreneur assure que les entrepreneurs de son pays « ont appris à vivre avec ».

CEDRE, Afrique et Syrie
Au-delà des opportunités de ventes, la majorité des participants misent sur l’événement pour nouer des partenariats plus poussés avec des sociétés libanaises. « Le rôle du secteur privé libanais est central tant pour accéder au marché local que pour s’implanter dans la région », résume Francesca Zadro.

De fait, beaucoup d’entrepreneurs présents au Salon se tiennent prêts pour le coup d’envoi de l’exécution du Capital Investment Plan (CIP), le programme de réhabilitation des infrastructures préparé par le gouvernement libanais et dont une partie doit être financée par plus de 11 milliards de dollars de prêts et dons réservés par les soutiens du pays lors de la conférence de Paris d’avril 2018 (CEDRE). Des aides qui ne seront débloquées que si les dirigeants libanais parviennent à lancer les réformes qu’ils se sont engagés à mener en contrepartie. « Le potentiel du pays au niveau du secteur des infrastructures et de l’immobilier est très important », reconnaît Francesca Zadro. Pour l’heure, l’économie du pays est en berne et reste suspendue aux discussions autour du projet de budget pour 2019 qui pourraient s’achever d’ici à juillet.

Pour Marie Maamari, c’est davantage vers le Golfe et l’Afrique que se tournent les yeux des entrepreneurs français qui font affaire avec leurs homologues libanais. « Ils veulent nouer des relations d’affaires pérennes car ils savent que le Liban est une plateforme importante pour accéder aux marchés du Moyen-Orient et d’Afrique, où le pays possède une importante diaspora », expose-t-elle. Les Libanais sont effectivement très présents dans les pays du Golfe (Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Qatar et Koweït particulièrement), ainsi qu’en Afrique subsaharienne (Côte d’Ivoire, Nigeria, Angola ou encore Ghana), avec plusieurs dizaines de milliers de ressortissants dans chacune de ces régions. Plusieurs pays tentent de s’imposer économiquement sur un continent africain riche en ressources naturelles, notamment pour contrer l’influence grandissante de la Chine.

Enfin, les entrepreneurs libanais sont également courtisés pour leur proximité, au moins sur les plans géographique et culturel, avec la Syrie, dont la reconstruction après huit ans de conflit est un des chantiers les plus anticipés de ces dernières années. Les représentants français et italien au Salon ont préféré rester réservés sur le sujet, au regard du positionnement de l’Union européenne qui estime que le processus de reconstruction ne peut pas être lancé en Syrie sans une réconciliation des différentes forces politiques qui se sont affrontées dans le pays. Côté iranien, la question relève de l’évidence. « Le secteur privé syrien multiplie les projets depuis quelque temps, même s’il y a des difficultés, notamment au niveau des garanties et des financements. C’est en revanche plus compliqué pour les grands projets pilotés par l’État syrien », concède Mehran Podrel.

Le 24e Salon annuel Project Lebanon dédié aux professionnels de la construction a fermé ses portes hier après 4 jours d’effervescence dans les espaces d’exposition du Seaside Arena de Beyrouth (l’ancien BIEL). Organisé par IFP Group, l’événement a ainsi rassemblé les représentants de 250 entreprises venues de 20 pays, dont le Liban, l’Arabie saoudite, Bahreïn, la Belgique, la...

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