L'agression de deux surveillants dans une prison française jeudi par un détenu condamné pour s'être rendu en Syrie dans les zones tenues par les jihadistes a été requalifiée en "tentative d'assassinats terroristes", a annoncé vendredi le parquet de Paris.
Les faits s'étaient déroulés jeudi à 05H00 GMT, à l'ouverture de la cellule dans la prison du Havre (nord-ouest de la France). Le détenu de 25 ans avait frappé et légèrement blessé les deux agents avec un pied de la table en fer de la cellule. Ecroué en 2015, il était libérable en 2022.
Le détenu avait été condamné le 26 juillet 2017 pour "association de malfaiteurs terroriste" par le tribunal de Paris à sept ans de prison, selon le parquet. Il s'agit de Mohammed Taha El Hannouni, condamné pour s'être rendu dans la zone de combats jihadistes en Syrie en 2014, selon une source proche du dossier.
Selon Olivier Duval, délégué du syndicat CGT au centre de détention du Havre interrogé par l'AFP, une surveillante a été blessée au bras et son collègue à l'épaule, à la jambe et au pouce. Le détenu, qui a été rapidement maîtrisé, avait été placé en quartier disciplinaire, a indiqué la direction de l'administration pénitentiaire, qui précise qu'il était déjà passé en quartier d'évaluation de la radicalisation.
Les deux surveillants agressés sont sortis de l'hôpital dans la journée de jeudi, selon la direction de l'administration pénitentiaire et le syndicat FO.
"Les premiers éléments de l'enquête", notamment des témoignages qui laissent supposer une intention homicide et une préméditation, "ont conduit la section antiterroriste du parquet de Paris à requalifier les faits en tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle", a précisé le parquet.
L'enquête avait été initialement ouverte pour des faits de droit commun. Mais le parquet du Havre s'était rapidement désaisi au profit de la section antiterroriste à Paris, compétente pour toutes les infractions commises par des détenus impliqués dans des affaires de terrorisme.
Début mars, à Condé-sur-Sarthe (nord-ouest), Michaël Chiolo, détenu radicalisé, avait agressé deux surveillants avec un couteau en céramique avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de 10 heures dans une unité de vie familiale de la prison.
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