Des travailleurs irakiens dégagent des blocs de béton d'une rue de Bagdad le 5 août 2018. AFP - SABAH ARAR
Les autorités irakiennes ont retiré en six mois près de 30 km de murs de béton à Bagdad, en majorité de l'ultrabunkérisée Zone verte désormais ouverte dans la capitale où les violences ont drastiquement baissé, selon un haut responsable.
Depuis l'invasion emmenée par les Américains qui a renversé en 2003 Saddam Hussein, la mégalopole de plus de huit millions d'habitants s'est hérissée de barbelés et autres check-points, mais aussi et surtout de T-Walls --des blocs de ciment brut larges d'un mètre cinquante et hauts de six mètres.
"Au cours des six derniers mois, nous avons retiré 18.000 T-Walls dans Bagdad, dont 14.000 dans la Zone verte", explique à l'AFP le général Mohammed al-Bayati, conseiller militaire du Premier ministre Adel Abdel Mahdi.
Outre les murs de béton, des barrages des forces de sécurité ont quadrillé la ville et, au plus fort des violences confessionnelles de 2006 à 2008, parpaings et blocs de pierre ont séparé des secteurs en fonction des communautés.
Un an et demi après que l'Irak a déclaré sa victoire sur le groupe jihadiste Etat islamique (EI), les violences ont sensiblement baissé dans tout le pays et notamment dans la capitale, à tel point que la mission de l'ONU en Irak qui publiait un décompte mensuel des victimes a cessé de le faire fin 2018.
Dans la foulée, ces six derniers mois, 600 rues ont été ouvertes, selon la municipalité de Bagdad.
Et en près de deux ans des centaines de barrages militaires ont été levés.
De quoi fluidifier, assurent les autorités, un trafic tentaculaire dans la deuxième capitale la plus peuplée du monde arabe où le parc automobile est passé de 250.000 voitures en 2003 à plus de deux millions aujourd'hui.
Plusieurs milliers des T-Walls enlevés ont été relocalisés en périphérie de Bagdad, indique le général Bayati, notamment pour prévenir des infiltrations depuis le nord et l'ouest des cellules clandestines de l'EI qui se terrent encore dans les zones désertiques ou montagneuses du pays.
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