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Liban - ONU

Appel de l’Unrwa pour maintenir les activités vitales des réfugiés palestiniens au Liban et dans la région

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), seul organe des Nations unies mandaté par l’Assemblée générale et chargé de fournir des services essentiels et la protection vitale à 5,4 millions de réfugiés palestiniens vivant dans 58 camps au Liban (12 camps), en Jordanie, en Syrie, en Cisjordanie et à Gaza, est en déficit budgétaire considérable. Les États-Unis, principaux donateurs depuis des décennies, ont cessé de la financer depuis 2018 et appelé à son démantèlement, la tenant pour « responsable de la persistance du nombre de réfugiés palestiniens, de leur nombre en augmentation ainsi que de leurs besoins croissants », selon Jason Greenblatt, conseiller du président américain Donald Trump.

Ces critiques avaient été réfutées en mai dernier par le commissaire général de l’Unrwa, Pierre Krähenbühl, et aussi par Peter Mulrean, directeur du bureau de l’Unrwa à New York, lors d’une conférence de presse tenue au siège de l’ONU en présence de l’Allemand Matthias Schmale, directeur des opérations de l’Unrwa à Gaza, et de l’Irlandaise Gwyn Lewis, directrice des opérations en Cisjordanie. Ces deux derniers étaient responsables des opérations de cette agence au Liban. Lors du point de presse, Peter Mulrean a annoncé la tenue d’une conférence des donateurs pour les réfugiés palestiniens qui se tiendra à New York le 25, pour mobiliser des fonds afin de permettre à l’agence de poursuivre ses activités vitales. Elle se tiendra parallèlement à l’« atelier de la paix et la prospérité », coorganisé par Washington et Manama, les 25 et 26 juin à Bahreïn et ayant pour objectif d’encourager les investissements dans les zones palestiniennes et d’évoquer le volet économique du plan de paix israélo-palestinien promis par le président américain Donald Trump. Les trois responsables lancent un appel urgent pour maintenir le bon fonctionnement des activités vitales de l’agence et pour pouvoir « rouvrir les écoles en automne prochain ».

1,2 milliard de dollars par an

Quel impact sur l’avenir des réfugiés palestiniens au Liban ? « Nous voudrions absolument maintenir les services essentiels au Liban parce qu’il y a une dépendance qui est très importante. C’est pour cela que la conférence de mobilisation des fonds est vraiment essentielle pour que nous puissions continuer à fonctionner jusqu’à la fin de l’année. Ce qui est important pour nous, c’est que tous les programmes sont intégrés pour toute la région, à savoir le Liban, la Syrie, la Jordanie, la Cisjordanie et Gaza. Pour fonctionner, nous avons besoin de 1,2 milliard de dollars par an, et nous allons demander aux donateurs de nous soutenir », souligne Gwyn Lewis, dans une interview accordée à L’Orient-Le Jour à l’ONU.

Y a-t-il une contradiction entre ces deux conférences ? « La conférence de Bahreïn est une exploration pour mieux comprendre s’il y a un avenir économique pour les réfugiés palestiniens. L’Unrwa se concentre sur l’éducation, les soins de santé, le soutien social, l’assistance financière et les interventions d’urgence ainsi que sur la protection liée au conflit en cours. Il n’y a pas de contradiction entre ces deux conférences. Au contraire, nous avons besoin d’éduquer les jeunes pour qu’ils puissent trouver des opportunités économiques et assurer un avenir où leurs droits soient respectés », poursuit-elle.

280 000 réfugiés palestiniens au Liban

Quel est le nombre réel de réfugiés palestiniens au Liban ? Finiront-ils par y être implantés ? « On ne connaît pas le chiffre exact de la population des réfugiés palestiniens au Liban, l’Unrwa n’a pas la responsabilité de faire un recensement. Mais ce que l’on sait, c’est que l’agence rend des services de santé, d’éducation, d’hygiène sanitaire, d’assistance sociale à 280 000 réfugiés palestiniens que nous aidons chaque année », assure-t-elle. « Ce sont des entrepreneurs, des étudiants extraordinaires, des personnes qui trouvent les moyens de soutenir leurs familles et qui ont besoin de travailler pour bâtir un avenir. Mais il y a des difficultés au Liban en termes de droits au travail et droits à la propriété foncière », poursuit-elle. Le Canada, l’Australie ou d’autres pays sont-ils prêts à les accueillir pour un meilleur avenir ? « Je crois qu’il y a beaucoup de Palestiniens qui sont déjà partis dans des pays tiers, et nombreux ont été intégrés ailleurs. Mais je pense que beaucoup d’entre eux veulent rester au Liban, parce qu’au bout de soixante-dix ans, ils considèrent que c’est leur pays », note Gwyn Lewis.

L’impact de la crise budgétaire

« Lors de la conférence des donateurs du 25 juin, nous mobiliserons des fonds pour les opérations en cours sur le terrain. Nous avons des écoles à gérer et des personnes à nourrir », souligne pour sa part Peter Mulrean, tout en espérant « un financement supplémentaire avant le 25 juin ainsi que des indications claires de la part des pays sur ce qui se passera d’ici à la fin de l’année ». En ce qui concerne l’impact de la crise budgétaire sur les services à Gaza, Matthias Schmale relève que l’Unrwa « n’a pas les moyens nécessaires pour garantir l’ouverture des écoles en automne. Il nous reste deux semaines encore. C’est le moment opportun pour lancer un appel. Avec la conférence des donateurs du 25 juin, nous espérons donc que les États membres et d’autres ne nous laisseront pas attendre jusqu’à la dernière minute, comme cela s’est passé l’an dernier, et que nous pourrons rouvrir les écoles à temps ».

Commentant un plan visant à accroître les opportunités économiques dans la région, Gwyn Lewis indique que « le développement économique nécessite une population instruite. Il faut que les jeunes puissent bénéficier des services fournis par l’Unrwa, y compris la formation professionnelle technique, et les entrepreneurs pourront aussi tirer partie des possibilités de la “microfinance” offertes par l’agence. Cela ne veut donc pas dire que les services de l’Unrwa ne sont pas nécessaires, mais que des opportunités économiques le sont. L’Unrwa est fondamentalement une organisation humanitaire créée par une résolution de l’Assemblée générale. Elle n’est pas une organisation politique, et cela n’a aucun sens de l’associer à la résolution du conflit. Le budget des Nations unies se tarit alors que le nombre d’élèves dans les classes grossit ».

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), seul organe des Nations unies mandaté par l’Assemblée générale et chargé de fournir des services essentiels et la protection vitale à 5,4 millions de réfugiés palestiniens vivant dans 58 camps au Liban (12 camps), en Jordanie, en Syrie, en Cisjordanie et à Gaza, est en déficit budgétaire considérable. Les...

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