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Liban - Social

Un troisième bal du Cèdre, place du Musée, pour venir en aide aux enfants malades

La soirée, organisée samedi dernier et dont les bénéfices sont destinés à l’association Assameh, a été marquée par un hommage à plusieurs dames actives au plan social.

La soirée s’est tenue en face du Musée national. Photos Mandi Heshmati

Devant le musée national de Beyrouth, la route est interdite à la circulation. Seuls les invités peuvent passer les barrages. Sur le tapis rouge faisant face au bâtiment, des tables aux décorations phéniciennes sont dressées. Sur la musique du DJ Guy, les convives arrivent au compte-gouttes. Ils se dirigent vers la tombe du soldat inconnu où un cocktail de bienvenue les attend. L’ambiance est conviviale, mais au-delà des rires et des accolades, l’atmosphère n’est pas dépourvue de sérieux : ces quelque 420 personnalités sont venues soutenir financièrement l’association Assameh pour aider les enfants malades de l’hôpital gouvernemental de la Quarantaine.

Un objectif capital

Kim Sacy, présidente du comité des jeunes d’Assameh, rappelle l’enjeu de la soirée : « Nous avons sauvé 2 572 nourrissons, mais ce n’est pas assez. Nous continuons de refuser des patients par manque de moyens. » Des photos de bébés entubés ou enroulés dans des pansements de soie défilent sur le grand écran à côté d’elle. L’assemblée est devenue silencieuse, les regards sont graves.

Après la projection, Nanette Ziadé prend le micro pour décrire le profil de ces petits malades : « L’hôpital de la Quarantaine, réhabilité grâce à Assameh, soigne et sauve tous les jours des enfants défavorisés. Ceux que l’on côtoie dans la rue, ceux face auxquels on détourne le regard quand la misère dérange. Ceux qui pourraient être nos enfants si nous n’étions pas là. » Et d’enchaîner en souriant : « Et si je dis nous, c’est que ce soir, ce sont des femmes que nous célébrons… »

En effet, cette année, Assameh a décidé de mettre les femmes à l’honneur. Pour l’occasion, treize d’entre elles sont donc invitées à monter sur l’estrade pour recevoir un trophée. Une à une, Danièle de Picciotto, Geneviève Begdokian, Lama Salam, Mona Hraoui, Leila Solh Hamadé, Nadine Mokdessi, Viviane Debbas, Mireille Girard, Tania Chapuisat, Tonia Chaoui, Karen Sacre et Nora Joumblatt montent les marches pour recevoir leur prix sous les applaudissements de la foule. La dernière, Nadine Labaki, n’est pas là. Mais Nanette Ziadé explique que l’association a tenu à lui rendre hommage pour avoir montré, à travers son film Capharnaüm, « un drame qui se reproduit tous les jours au Liban ».

Puis le groupe « Les Charbel » prend place sur scène, tandis que les invités se mettent à dîner. Parmi eux, un directeur d’agence de voyages et sponsor de la soirée. « J’ai visité l’hôpital et j’ai été très impressionné. Je veux les encourager à continuer à sauver ces enfants. » Marqué par ce qu’il a vu, il compte faire un don ce soir-là.

À une autre table, devant la scène, un haut fonctionnaire de l’État partage l’avis de ce directeur d’agence : « Assameh est une des associations les plus importantes au Liban. On a besoin de plus d’associations comme celle-ci. Elle est d’une grande aide au gouvernement. »

Ces femmes impliquées auprès d’Assameh

Non loin du tapis rouge, une ambulance est garée. C’est celle d’Assameh, utilisée par l’hôpital de la Quarantaine. S’ils ont pu l’acheter, c’est en grande partie grâce à Nadine Mokdessi. Professeure d’art dramatique à l’Académie libanaise des beaux-arts (Alba) et metteuse en scène, elle monte depuis 25 ans des spectacles dont les bénéfices sont entièrement versés à des ONG. Cette année, après avoir visité l’hôpital de la Quarantaine, elle a décidé de choisir Assameh. « Leur travail de titan force le respect », explique-t-elle. Grâce à un spectacle donné au théâtre Monnot, elle a pu récolter 10 400 dollars qui ont servi à payer les trois quarts de l’ambulance. « Cette ambulance n’est qu’une goutte d’eau face à tout ce qu’on pourrait faire, mais elle va sauver tant de vies que toute la troupe est fière », déclare-t-elle. C’est pour cette aide précieuse à Assameh que Nadine Mokdessi fait partie des femmes mises à l’honneur au cours de la soirée.

Parmi elles se trouve aussi Mona Hraoui, ancienne Première dame et présidente du Chronic Care Center. Elle estime que son engagement allait de soi : « J’ai la possibilité d’aider les malades, alors je veux saisir cette chance que Dieu m’a donnée pour le faire. Je suis très impliquée dans cette problématique. »

Plus loin, Mireille Girard, représentante du HCR au Liban, et Geneviève Begdokian, chef de la survie de l’enfant à l’Unicef, sont assises côte à côte. Les deux femmes engagées ont toutes les deux également reçu un trophée. « Assameh et le personnel de l’hôpital œuvrent avec beaucoup d’humanité. Et ils travaillent sur leurs fonds propres. C’est pour cela qu’ils ont besoin de beaucoup de soutien financier », souligne Mme Girard. Quant à Mme Begdokian, elle admire le fait qu’ils puissent « atteindre l’enfant le plus vulnérable pour lui donner son droit à la vie ».

Tandis que tout le monde discute, rit, danse, se succèdent sur scène Iyad Sfeir, Amora et la troupe cubaine du Mandaloun Omar Rahbany et son ensemble, ainsi que les danseurs du Ballet Béjart. M. Aboud Chami et le Pr Robert Sacy, qui dirigent l’association Assameh, ne peuvent pas faire deux pas sans se faire féliciter. « Quelle soirée majestueuse ! » s’exclame une invitée. « Les bals du Cèdre sont toujours réussis », lance un autre.

« Un représentant d’ONG m’a dit que nous avions mis la barre très haut avec cet événement et que ce serait difficile de faire mieux, confie le Pr Robert Sacy, alors que la soirée prend fin. Je suis ravi de l’entendre parce que ça va aider l’association. Niveau dons, nos objectifs sont aussi atteints. »

Une bonne nouvelle pour l’hôpital de la Quarantaine qui va pouvoir faire avancer ses projets pour soigner au mieux ses bébés et enfants malades.

M. H.

Devant le musée national de Beyrouth, la route est interdite à la circulation. Seuls les invités peuvent passer les barrages. Sur le tapis rouge faisant face au bâtiment, des tables aux décorations phéniciennes sont dressées. Sur la musique du DJ Guy, les convives arrivent au compte-gouttes. Ils se dirigent vers la tombe du soldat inconnu où un cocktail de bienvenue les attend....

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