Raï : Le deal du siècle menace l'identité du Proche-Orient et de ses habitants

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a critiqué mercredi le plan pour la paix au Proche-Orient actuellement préparé par l'administration américaine, soulignant que ce "deal du siècle" et l'implantation des Palestiniens dans les pays qui les ont accueillis "menacent l'identité" de la région.

Lors de son discours d'ouverture du synode des évêques maronites, à Bkerké, le cardinal Raï a souligné que le Moyen-Orient est marqué par "des guerres et des querelles visant à affaiblir, voire détruire la région, l'appauvrir, faire fuir son peuple et profaner ses territoires afin d'en faire une scène pour les organisations terroristes et mouvements extrémistes". Il a par ailleurs critiqué le "deal du siècle", l'accord de paix que prépare l'administration américaine afin de résoudre le conflit israélo-palestinien, estimant qu'il "menace l'identité et les citoyens" du Proche-Orient en "implantant les Palestiniens et les déplacés syriens" en échange de compensations financières.

Selon des informations parues dans la presse, un volet de ce plan américain viserait à implanter les réfugiés palestiniens dans les pays dans lesquels ils se sont installés. Le gendre et conseiller du président américain, Donald Trump, doit présenter le volet économique du plan lors d'une conférence à Bahrein, à laquelle les autorités palestiniennes ont refusé d'assister.

"La montée de l'esprit confessionnaliste au niveau du pouvoir et dans l'administration ébranle les fondements de l'Etat", a par ailleurs déploré le patriarche, alors qu'une critique a secoué le pays la semaine dernière, suite à des propos du chef de la diplomtie, Gebran Bassil, sur le sunnisme politique. "Nous ne pouvons pas continuer ainsi", a-t-il affirmé, regrettant qu'au Liban, "les conflits politiques se transforment en conflits confessionnels, qui déforment le pacte national et le vivre-ensemble".

Selon des propos qu'auraient tenus le chef du CPL lors d’une tournée dans la Békaa-Ouest, propos diffusés sur les réseaux sociaux, M. Bassil aurait estimé que "le sunnisme politique (incarné par le camp Hariri de l’après-guerre) est né sur le cadavre du maronitisme politique (qui prévalait depuis l’indépendance de 1943), et lui a arraché tous les privilèges". "Nous voulons recouvrer ces droits intégralement", aurait-il ajouté.