Le président français Emmanuel Macron à l'Elysée à Paris, le 29 mai 2019. REUTERS/Charles Platiau
Le président français Emmanuel Macron a critiqué lundi la guerre commerciale menée par Donald Trump qui non seulement "tue la sidérurgie européenne" mais profite aussi aux populistes soutenus par "son très bon ami, M. Steve Bannon", à trois jours de ses retrouvailles avec le président américain jeudi.
"Les États-Unis ont décidé de mettre en place des droits de douane avec des arguments pas raisonnables", a-t-il dit, en anglais, à des patrons de grandes banques mondiales invités au palais présidentiel de l'Élysée, à l'occasion de la tenue à Paris de l'"International Monetary Conference".
"Il vont détruire beaucoup de richesse et de croissance pour eux et les autres. L'Europe doit préserver ses intérêts, en érigeant de nouvelles protections. Regardez la sidérurgie. Notre industrie sidérurgique est en train d'être tuée par les effets collatéraux des mesures protectionnistes imposées par les États-Unis à la Chine", a ajouté Emmanuel Macron, qui retrouvera Donald Trump en tête-à-tête jeudi lors du 75e anniversaire du Débarquement des forces alliées en Normandie pendant la Seconde guerre mondiale.
"Si nous acceptons une nouvelle négociation UE-États-Unis, avec un pays qui refuse l'Accord de Paris sur le climat, nous augmentons les contraintes sur nos propres industries tout en accordant de nouvelles facilités aux acteurs américains. Le grand gagnant sera le très bon ami de Mr Trump, M. Steve Bannon. Ses amis dans toute l'Europe diront 'regardez, ils négocient des accords avec un pays qui protège ses industries et ses travailleurs, pas les vôtres", a ajouté le chef de l'État.
Emmanuel Macron a rappelé que la France avait été le seul État membre en avril à s'opposer, sans disposer de droit de véto, à l'ouverture de négociations commerciales entre l'UE et les États-Unis.
Steve Bannon, ex-conseiller de Donald Trump, était venu à Paris peu avant les européennes du 26 mai pour défendre le parti d'extrême droite Rassemblement national. Emmanuel Macron l'avait alors accusé d'oeuvrer au "démantèlement de l'Europe".
L'Europe doit "convaincre au moins l'un de ces deux leaders -- les États-Unis et la Chine -- d'adopter des règles nouvelles" comprenant un agenda vert et des mesures sociales, a souhaité le président français.
"Il n'est pas impossible de convaincre la Chine d'abord. Et ce jour-là, nous pourrons convaincre les États-Unis", a-t-il estimé.
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